L'histoire :
Les difficultés scolaires de la jeune Nanami, suscitant une certaine austérité parentale, ne sont rien par rapport à l’aventure extraordinaire à laquelle elle est aujourd’hui confrontée. En rapportant un livre mystérieux à son propriétaire, metteur en scène du « Théâtre du vent », la collégienne a accepté d’intégrer la troupe. Et ce n’est pas une petite responsabilité qui lui a été confiée : elle a décroché le premier rôle, celui d’une princesse dans un univers fantastique politiquement tourmenté. Or, lors des séances d’improvisation, dès lors qu’elle se concentre sur son rôle, elle bascule complètement dans cet univers… au point d’y rester bloquée ! La voilà emprisonnée dans une geôle, incarnant son personnage de princesse Akata, en compagnie de sa servante Niva et du chevalier Robinson – deux jeunes gothiques dans le monde réel, qui font peurs à tout le monde. Les choses se compliquent encore, lorsqu’on vient les chercher pour un procès express inique et une décapitation publique ! Au moment où la hache du bourreau est sur le point de s’abattre, des rebelles surgissent du ciel, chevauchant des griffons volants…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Plongés dans la peau de cette jeune et ingénue héroïne, nous passons régulièrement d’un monde réel abominable – elle y est privée de sorties pour résultats scolaires désastreux – à un univers imaginaire nettement plus exaltant : elle y est une princesse menacée de décapitation ! L’inévitable Eric Corbeyran et Amélie Sarn pilotent le scénario de cette idée intéressante : faire en France une histoire pour « jeunes filles » comme il en fleurit énormément au Japon (un shôjo à la française, en quelques sortes). Ce second tome poursuit agréablement le développement de ces aventures extraordinaires adaptées à ladite cible. De nombreuses zones d’ombre demeurent encore dans l’intrigue, notamment en ce qui concerne le mécanisme fantastique d’ensemble, les liens avec les personnes réelles (le metteur en scène, la prof, le ténébreux Carolus). De même, le contexte politique guère fouillé de ce monde parallèle, sert essentiellement de faire-valoir à l’aventure romantique. Dans cette optique, les rebondissements héroïques, autocentrés sur le personnage de Nanami, fonctionnent plutôt pas mal. Le dessin de Nauriel colle parfaitement à l’ambiance midinette, même si la dessinatrice alterne des cases plus ou moins réussies. En effet, tantôt un effort particulier est porté sur tel décor, tel costume ou tel personnage, tandis que juste à côté, tout soin du détail a disparu (ex p.13 : les gardes en arrière-plan sont peaufinés, tandis que la guillotine au premier plan est grossièrement ébauchée). Symptomatique d’un assemblage (informatique) un peu brutal ? Les ados passeront néanmoins un moment de lecture parfaitement divertissant (warriors s’abstenir).