L'histoire :
Nanami était jusqu’alors une collégienne médiocre, harcelée par ses parents pour qu’elle se concentre un minimum sur sa scolarité. Elle a alors rencontré Alessandro, le mystérieux metteur en scène du Théâtre du vent, qui lui a attribué le premier rôle d’une pièce particulière. Avec pour partenaire les « Black rose », un groupe d’ados gothique, elle interprète désormais sur scène la gracieuse princesse Akata, qui lutte dans un monde de fantasy pour récupérer son trône. Or, la particularité de la pièce est qu’à chaque répétition, les jeunes acteurs sont véritablement transportés dans ce monde féérique et périlleux, comme s’il s’agissait d’un univers parallèle. Dans le monde réel, elle doit garder le secret sur cette destinée hors norme et surtout veiller sur le livre dont elle est issue, le Royaume invisible. Or, un vagabond, Carolus, s’empare de l’ouvrage et exerce un chantage sur l’adolescente pour qu’elle lui rapporte « sa lame » de l’univers parallèle. Nanami/Akata s’exécute au prix de maints périls et procède à l’échange dans notre réalité. Mais elle a des doutes : fait-elle les bons choix ? Après avoir retrouvé son chat Moïra, tout gluant et amorphe dans son panier à linge, elle et ses parents l’emmènent consulter un vétérinaire. Elle l’ignore, mais celui-ci est désormais possédé par un ectoplasme de sang, émanation de Carolus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le monde de fantasy au sein duquel s’englue la petite Nanami devient beaucoup plus tangible dans ce troisième opus : en effet, non seulement ses parents sont confrontés à un phénomène fantastique hostile dans notre pan de réalité (la transformation du chat Moïra), mais en outre, Nanami reste cette fois bel et bien coincée dans le royaume parallèle. Un (mauvais ?) choix s’était imposé à elle au tome précédent, il semble qu’elle dut en payer à présent les conséquences désastreuses… Ce faisant, Eric Corbeyran et Amélie Sarn poursuivent leur récit de fantasy-urbaine romanesque pour midinettes. Cette aventure héroïque et onirique vaguement inspiré d’Alice au pays des merveilles – voire du dessin animé des 80’ Donjon et dragons – comblera de joie les amateurs/trices du registre. L’intrigue se déroule lentement, une nouvelle fois en 78 planches, au sein d’un découpage très aéré, s’appuyant sur des rebondissements archétypés et légers, option guimauve fraise-violette. Les bédéphiles experts auront identifié qu’il valait mieux fureter vers d’autres intrigues plus matures/couillues. Le dessin manga-typé de Nauriel demeure quant à lui de fort bonne facture, agréablement complété des jolies couleurs d’Elsa Brants. Notons au passage que dans sa peau de princesse Akata, Nanami ressemble de plus en plus à Nathalie Portman incarnant Padme Amidala dans Star Wars.