L'histoire :
En Orchidisthan, la princesse Natty vit paisiblement, passant le plus clair de son temps à s’amuser avec sa vache de compagnie Gaai. Elle voit son quotidien bousculé le jour où sa mère décide de la marier. Deux prétendants doivent même arriver prochainement. Elle se prépare alors, se pare d’une belle robe et d’une magnifique coiffure. Mais tout cela prend un certain temps et ses deux soupirants attendent bon gré mal gré dans la salle du trône. Lorsque Natty arrive enfin, les mauvaises surprises s’accumulent. Tout d’abord, les cadeaux des deux princes ne sont pas vraiment à son goût : le premier lui propose deux quintaux et demi de viande rouge, tandis que le second lui propose un plateau entier de légumes. Le choix est bien difficile à faire et devant les hésitations de la princesse, la reine décide de lui laisser la nuit pour réfléchir. Le véritable souci est qu’elle n’apprécie aucun des deux ! Au petit matin, elle annonce à l’auditoire son refus, mais ne sait pas que son acte lui faut la mort. C’est en tout cas ce que souhaite le conseil d‘Orchidisthan qui lui fait amener une dague afin qu’elle se suicide ! Mais Natty préfère s’enfuir vers les bas fonds…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric Corbeyran est décidément un scénariste touche à tout, alternant univers sombre (au hasard Le Régulateur), humoristique (Boule et Bill) et même maintenant des récits pour adolescents (Nanami). Ce nouveau diptyque est à ranger dans cette dernière catégorie. L’histoire se destine majoritairement à un public féminin et avide de dessins typés mangas. Les traits du dessinateur Melvil sont fins et chaque case bénéficie d’un véritable souci du détail. Inspiré par un voyage en Inde du Nord, l’univers mis en place est cohérent, fortement influencé par les divinités hindous. Son travail est exemplaire, surtout qu’il ne s’agit pour lui que de sa seconde publication en tant que dessinateur. Auparavant il officiait en tant que scénariste sous son vrai nom, Serge Meirinho, sur des titres comme Bluehope ou Miki. Le seul petit bémol concerne quelques cases, ici et là moins fignolées. Heureusement, le travail sur les couleurs dissimule habilement cela. En fait, le seul regret concernant ce premier volet est que le scénario est assez lent à se mettre en place et on doit attendre la 49e page (sur 80) pour découvrir les sous-quartiers de la ville. Ce titre mélangeant aventure et humour, se révèle un brin trop élitiste. A tester !