L'histoire :
Echappée du destin qu’il lui était imposé, la princesse Natty vit désormais dans la ville basse, parmi les proscrits. Seule et désorientée, elle vagabonde toutes ses journées et constate les désastres de la lèpre ronceuse, cette terrible maladie que subissent les habitants suite à un manque de lumière. Elle sait maintenant très bien ce que c'est, puisqu'elle en est victime elle aussi et a du mal à se reconnaître dans le petit miroir trouvé sur le marché. Une chose étonnante se produit alors : un kool, une créature sacrée, déambule au milieu de la rue et s'assoit sur un étal mais aussi sur le marchand. Personne ne bouge, de peur d'offenser l'animal. Mais voyant le vendeur étouffer, Natty intervient et le calme en lui hurlant dessus. Depuis ce moment, le kool suit méticuleusement la princesse en fuite dans chacun de ses déplacements. C’est loupé pour la discrétion… De son coté, Sami est enfermé dans une geôle de la ville basse, attendant un jugement qui n'aura probablement jamais lieu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric Corbeyran, le scénariste aux 200 albums (à l’heure de cette chronique), nous surprendra toujours par la diversité de son écriture et des univers qu'il exploite. Il sait passer du drame social, Rosangella par exemple, au fantastique, Le chant des Stryges en tête. Il est encore plus surprenant de le voir s'attaquer à un récit destiné à un lectorat plus jeune, comme Okhéania ou Natty. Cette dernière conclue son histoire avec ce second tome, finissant de nous dévoiler un scénario aux influences indiennes non dissimulées. L'un des exemples les plus frappants est la présence des kools, des monstres énormes vénérés par la population, à l'instar des vaches sacrées en Inde. L'histoire se suit agréablement, le monde dans lequel évolue la princesse Natty est travaillé, le fait qu'une maladie puisse apparaître suite au manque de lumière est une idée très intéressante. On reproche parfois à Corbeyran d'étirer un peu trop ses scénarii, mais force est de constater que sur Natty, il a trouvé le dosage parfait entre univers original et enchanteur et une histoire prenante. Certains rebondissements paraîtront un peu naïfs aux yeux des lecteurs aguerris, mais la cible destinée par le diptyque reste la jeunesse. Le dessinateur Melvil nous montre malheureusement une certaine irrégularité dans ses planches, passant du très bon à d'autres moins réussies, car peu détaillées. Une série pas forcément indispensable, mais qui saura plaire aux plus jeunes, notamment aux filles tant l'héroïne ne manque pas de piquants !