L'histoire :
Pour protéger son fils Jeff, Gordon Devries, grand ponte de la mafia de la Nouvelle-Orléans, le maintient en captivité dans un endroit tenu secret. Joan Boudreaux, l’amie de Jeff, s’inquiète : elle est sans nouvelle de lui. Elle se rend chez Gordon Devries pour en savoir plus. Autour d’un thé, elle se présente et lui raconte l’histoire de sa famille. Auguste, le frère de Joan était jadis obnubilé par un portrait de leur arrière-grand-père Friedrich Boudreaux, qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau. Aussi, il décida de s’en servir pour illustrer son mémoire de fin d’études consacré à la vie de son ancêtre. Un homme au destin tragique… En 1817, Friedrich devait épouser la fille d’un de ses employés. Seulement, il découvrit qu’elle n’était plus vierge… La jeune femme refusait alors malgré les tortures de lui livrer le nom de son premier amant. L’homme qui a défloré la jeune femme s’appelait Lindsay, un docker. « Lindsay »… Un nom qui ne manque pas d’éveiller la curiosité de Devries quand Joan le prononce…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, Fabien Nury n’a pas son pareil pour distiller un suspens palpitant dans ses histoires. Connu pour ses séries mêlant le thriller fantastique à de multiples genres (politique avec Je suis une légion, saga familiale avec Le Maître de Benson Gate, histoire avec Il était une fois en France, western avec W.E.S.T), il réussit depuis une poignée d’années à s’imposer comme le scénariste qui monte (il a même participé à l’élaboration du scénario du film Les brigades du Tigre). L’ambiance poisseuse de la Nouvelle-Orléans est retranscrite avec brio, la folie de Devries montant crescendo au fur et à mesure que l’histoire avance. Autant d’éléments qui participent à notre plaisir de lire. Côté dessin et mise en couleur, Manini nous régale : les expressions des visages sont parfaitement ciselées, les plans larges sont agrémentés de vignettes nous livrant les détails de l’action. Du grand art ! Cette histoire aurait sans doute même mérité d’être développée en trois tomes, tant on a l’impression qu’il manque de petites transitions scénaristiques par endroits (à peine arrivée chez Gordon Devries, Joan Boudreaux lui raconte de but en blanc l’histoire de sa famille sans que l’on comprenne pourquoi). Mais bon, ne chipotons pas. Car l’ensemble est largement au-dessus du lot commun, il mérite que l’on s’y arrête attentivement.