L'histoire :
Nic Oumouk est un jeune des banlieues issu de l’immigration et un peu malingre. Il est élevé par sa maman et sa grand-mère depuis que son papa est « parti construire une autoroute très très loin, en Finlandalousie ! » La nuit, il aime faire des tags sur les murs, mais déteste se faire choper par Edukator, le super héros masqué qui combat l’illettrisme. « La police c’est des crétin » lui vaudra la punition de recopier 100 fois sur le mur « Je m’appelle Nic Oumouk et je suis un bourricot qui ne connaît pas le pluriel ». Il passe ses journées entre l’école et ses potes de la cité, Mouss et Jean-Bruno, rappeur nul qu’il appelle Jambonneau. En revanche, il apprécie beaucoup moins de se faire coincer et tabasser par Yannick Noah et sa bande, les rois du racket. En fait, deux solutions s’offrent à lui. Il peut devenir manager de Jambonneau, mais c’est vachement long pour que la mairie accepte de leur trouver une salle de répétition. En plus, le dernier morceau de Jambonneau, « J’éclate mon hamster contre le mur » est réellement inaudible. En deuxième choix, Nic décide donc de proposer un partenariat à Yannick Noah : ce dernier lui apprend à devenir un vrai délinquant professionnel, et en contrepartie, Nic lui reverse 54% de tout ce qu’il vole…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Manu Larcenet, qui s’est fait un nom dans la bande dessinée avec ses séries Le retour à la terre et Le combat ordinaire (prix du meilleur album à Angoulême 2004), récidive ! Cette nouvelle série met en scène de manière humoristique les aventures d’un gamin des citées, malingre mais débrouillard. Cette caricature des banlieues est plus proche de sa parodie la légende de Robin des bois, que de la profondeur philosophique de ses aventures extraordinaires de… Mais le génie comique de Larcenet fait toujours merveille, une nouvelle fois illustré par un dessin moderne et rapide, mais désopilant. L’auteur ne tente pas de servir un quelconque propos politique, en rendant sympathique ce prototype de délinquant. Simplement, il parvient à mixer les ingrédients de la vie d’une cité (le rap, l’illettrisme, le racket, la zone, l’assistante sociale) sans en faire non plus un catalogue, pour en tirer au final une aventure plaisante et souvent hilarante. Les dialogues, régulièrement ponctués de « culés » et autres « vazi », empruntent largement le langage des citées, tout en restant parfaitement compréhensibles au plus grand nombre. Nic Oumouk, jeune héros optimiste, culotté et volontaire, est très attachant.