L'histoire :
Éric Blair est né en 1903 au Bengale. Très tôt, le jeune garçon plonge dans les livres, se passionnant pour s'évader et notamment dans La machine à voyager dans le temps de H.G. Wells. Très tôt, il sait qu'il veut être écrivain. A 5 ans, il signe son premier poème. Fragile de la poitrine, le jeune Éric est un amoureux de la nature et des animaux qui s'épanouissent dans les environs de leur maison. Mais, un jour, à son grand désarroi, Éric quitte son joli monde pour aller à St Cyprian, une école réputée située à Eastbourne, dans le Sussex. Cette école, selon Orwell, était snob et chère, avec pour ambition d'attirer une clientèle aristocratique et former de futurs boursiers accueillis dans des publics schools comme... Eton. Mme Flip et Mr Sambo dirigent cette école d'une main de fer, n'hésitant à humilier les élèves admis à tarif réduit comme le jeune Éric, voire à le frapper à coups de cravache. Éric ne se formalise pas de cette situation et se lie d'amitié avec un camarade. A Eton, la scolarité du jeune garçon se déroule harmonieusement, travaillant le minimum syndical, préférant dévorer H.G.Wells, qu'il admire depuis toujours, mais aussi Aldous Huxley, Leon Tolstoï ou Jack London...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Grand fan de Georges Orwell devant l'Éternel, Pierre Christin était le scénariste idoine pour réaliser une bio dessinée sur cet immense auteur. Il faut dire que l'œuvre de l'écrivain britannique l'a fortement inspiré dans la réalisation de ses albums avec Enki Bilal ou Jean-Claude Mézières. Qui était au juste cet homme engagé contre le totalitarisme et l'asservissement, et pour la justice sociale et le socialisme libertaire, à qui l'on doit entre autres 1984 et La ferme des animaux ? Comme cela est indiqué en couverture de l'album, cet homme était multi-facettes, à la fois Etonien, flic, prolo, dandy, patriote, journaliste, révolté, jardinier, ermite et visionnaire... Suivant le fil chronologique, Pierre Christin casse la routine narrative par des interludes agrémentés de textes d'Orwell himself illustrés par de grands dessinateurs comme André Juillard, Manu Larcenet, Juanjo Guarnido, Enki Bilal, Olivier Balez. Il dépeint avec sobriété et justesse la vie d'un écrivain politique en lutte contre les dérives du système et pour l'amélioration de la classe ouvrière. Le dessin réaliste de Sébastien Verdier s'attèle à retranscrire, via un noir et blanc bienvenu, les quelques accidents chromatiques qui donnent du relief aux cases. Ce très bel album donne envie de se replonger dans l'incroyable œuvre d'Orwell, dont les prédictions littéraires ne sont pas très éloignées de la réalité. Big Brother is watching you !