L'histoire :
Kotaro et Maïko parcourent ensemble les hauts lieux de la culture cosplay au cœur de Tokyo, à la recherche d'Asami. Depuis son rendez-vous avec Buntaro, l'otaku le plus célèbre du net, la jeune étudiante n'a plus donné signe de vie. Ses recherches sociologiques sur les plus grands accros de l'univers des mangas l'ont conduite à obtenir un rendez-vous avec le personnage le plus culte de cette sphère très particulière. Et depuis, c'est le silence. Après leur sévère dispute pour une fausse histoire de jalousie, son petit ami se sent responsable de cette disparition et il la cherche depuis une semaine. Il s'est rapproché pour cela du groupe de jeunes filles adeptes de cosplay, qu'Asami avait rencontrées au début de son travail de thèse universitaire. Pendant ce temps, les deux policiers en charge de l'enquête sur des meurtres rituels qui voient des jeunes femmes tuées et amputées continuent leur enquête sans piste réelle. Lorsque les deux jeunes gens viennent leur parler de la disparition d'Asami, ils ne parviennent pas à s'accorder sur le lien potentiel entre cet évènement et le serial-killer. Maïko décide alors de développer son propre plan pour tenter de retrouver sa jeune amie. Puisqu'elle a potentiellement été enlevée par Buntaro, l'otaku sera pris à son propre piège, dans une manipulation qu'il ne soupçonnera pas. A l'insu de la police, Maïko et Kotaro vont s'approcher de leur but. La vérité dépassera leur imagination.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour nous autres européens, la plongée dans l'univers du cosplay, et plus généralement des fans en tous genres de la culture pop japonaise, est un vrai voyage en terre inconnue, très bien mis en scène par Richard Marazano. Les détails qui renforcent la crédibilité de l'enquête sont multiples, de la précision des costumes portés par les jeunes fans, à la mention des « horror movies » japonais. Sans parler du comportement particulier, et parfois en rupture, des policiers en charge de l'enquête, pères de famille qui fréquentent des prostituées de manière obsessionnelle. Ces deux personnages secondaires tiennent une vraie place dans ce diptyque et ancrent le récit dans un Japon contemporain tout à fait convaincant. Ils donnent une épaisseur au scénario de Richard Marazano qui justifie pleinement le déroulement sur deux volumes de cette enquête policière, dans la tradition des romans noirs très actuels d'un Jean Christophe Grangé. Le dépaysement est orchestré sans fausse note, sous la plume de Malo Kerfriden qui sert remarquablement l'esthétique de l'univers mis en scène. Cette patte visuelle apporte énormément à cette enquête fascinante, surprenante et glauque, tout en restant en permanence au service de la narration. On découvre avec curiosité un univers underground régressif peu connu, tout en étant tenus en laisse par l'efficace progression de la recherche du serial-killer.
