L'histoire :
Patxi Babel est un jeune surfeur talentueux. Il participe à des qualifications de surf à Lacanau et se retrouve déjà en huitième de finales. Il se mesure alors au grand Brésilien Ricardo Villagrande, un de ses amis. Au bout de quelques vagues et belles figures acrobatiques, Patxi prend des points et de l’avance. Cependant, Ricardo n’est pas en reste et tente de revenir au score. Finalement, les deux compétiteurs sont presque au coude à coude. Une dernière grande vague se présente pour les deux surfeurs, ce qui peut les départager. Fair-play, Patxi laisse passer son rival du moment et Ricardo enchaîne une superbe figure finale sur cette grande vague. Patxi est éliminé alors que Ricardo se qualifie pour les quarts de finale. Babel est heureux de sa démonstration et estime avoir fait une de ses plus belles parties. Pourtant, sa cousine vient le voir et lui déclare qu’il a fait une erreur : il n’aurait pas dû laisser l’avantage à Ricardo car il a tout perdu à cause de ce geste. Le coach arrive encore plus furieux qu’elle. Il ne cesse de faire la morale à Patxi car il aurait dû gagner la course s’il n’avait pas été aussi respectueux. Patxi commence à s’énerver car il conçoit le surf comme un plaisir et non comme une compétition. Pourtant, les qualifications pour le top 34 se rapprochent à grands pas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le surf en bande dessinée ? Pourquoi pas. Cette nouvelle série focalise sur le fameux sport de plage pour point de départ. On profite ainsi des clichés bien connus des surfeurs : les planches colorées, les filles en maillot de bain, les cheveux longs, l’océan immense et sauvage... Patxi lui-même est l’archétype du surfeur façon Brice de Nice (le ridicule en moins, tout de même). Dans les compétitions de Patxi, on a même des commentaires sportifs avec des termes techniques complexes et pointus décrivant les figures spectaculaires des surfeurs. Il faut dire que les auteurs sont tous deux passionnés de sport. Georges Abolin a même pratiqué le surf en Australie pendant quelques années. Cependant, qu’on ne s’y trompe pas : la série n’est pas que prétexte à exhiber la pratique. Rompu à l’exercice du scénario, Pierre Boisserie propose également une bande dessinée riche et complexe. Les personnages sont travaillés et représentatifs du microcosme adolescent. Patxi est un surfeur rebelle et à fleur de peau, avec ses envies de liberté et ses doutes. Le langage est propre aux générations d’aujourd’hui et s’adresse bien aux adolescents, mais là encore, le propos n’est pas simpliste. Boisserie raconte habilement les tensions entre le jeune surfeur et son père, qui est aussi son coach. De plus, l’intrigue se densifie sensiblement avec une toile de fond politique puisque la police recherche des nationalistes basques qui pourraient faire partie de l’entourage de Patxi. On en oublierait presque le surf, tant l’intrigue est prenante et truffée de rebondissements. Là encore, Boisserie enchaîne aussi habilement les événements que Patxi saute les vagues. Les compétitions sont donc presque des moments de détente, même si le sel du résultat apporte une autre touche à l’histoire. A la fois chronique sportive, intrigue policière et récit d’adolescent, l’album est dense et parfaitement maîtrisé. Le dessin de Georges Abolin est plein de vie et agréable, même si les proportions des corps ne sont pas toujours respectées. Tout droit sorti de l’animation, Abolin offre un graphisme branché qui cadre parfaitement avec le propos. Un début très prometteur qui surfe avec talent sur la vague du sport.