L'histoire :
Percevan rend visite à son ami de toujours, Kervin. Il est en train de pêcher et vante les mérites de cette pratique à son ami. Cependant, quelques minutes plus tard, Kervin a déjà rempli son seau et la nuit tombe. Percevan ne comprend pas car il est impossible de pêcher autant en si peu de temps. Peut-être s’est-il assoupi ? Les deux comparses se rendent ensuite au château de Balkis. Kervin amène le poisson en cuisine et revient instantanément. Percevan est encore surpris car il ne comprend pas comment il a pu faire aussi vite. Kervin pense qu’il s’est à nouveau endormi, mais Percevan n’en a aucun souvenir. Il se passe décidément quelque chose d’étrange. La belle magicienne Balkis explique ce trouble de Percevan : il y a huit royaumes dont celui du temps. En interrogeant le dragon du temps, Balkis comprend que quelqu’un contrôle ce royaume pour l’utiliser contre Percevan…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On se plaint toujours de ne jamais avoir le temps. Percevan est ici encore plus victime de ce syndrome qu’il perd petit à petit quelques heures de vie sans s’en rendre compte. Avec l’aide de ses amis (en quinze tomes, Percevan a eu le temps de s’en faire un paquet !), il va tenter de résister à cette nouvelle menace. Tous les ingrédients de l’aventure sont présents : magie, voyage, combats, monde étrange. Jean Léturgie y ajoute même une dose de polar puisque Percevan doit enquêter pour comprendre cette menace et démasquer les traîtres qui entourent Balkis. Le reste est on ne peut plus conventionnel : trois superbes filles se disputent la beauté de Percevan (mais laissez-le tranquille les filles : il n’a pas le temps !) et il s'avère que la menace qui pèse sur notre héros est une vengeance d’un vieil ennemi historique. Classiques aussi, les petites farces de Kervin qui apportent un peu de légèreté à l’ensemble. Tout cela est donc du déjà-vu, mais il faut reconnaître que, malgré le temps qui passe (!) et les albums qui s’enchaînent, la série ne perd pas en qualité. Jean Léturgie maintient l’intérêt en gardant le rythme et en offrant une intrigue prenante. Il faut dire aussi que le dessin de Philippe Luguy s'est bonifié avec le temps. Loin de chercher la facilité, Luguy trouve un parfait équilibre entre les traits ronds et dépouillés des classiques et un traitement plus modernes (les hachures). Certains détails, comme les décors du château, les marais ou les écailles du dragon, sont superbes… d’autant que Christophe Lacroix a pris le temps d’y ajouter une couleur sobre et efficace. Percevan traverse le temps mais n’est pas enchaîné par l’âge, ce qui est déjà une performance en soi. Une bonne entrée en matière dans le 9ème pour les jeunes.