L'histoire :
Sur les hauts de L.A., Dorothy Partington (alias Dottie) vient de rater sa filature… alors qu’elle s’apprête à rentrer chez elle pour prendre une douche glacée et boire une bière bien fraiche, une jeune femme surgissant de nulle part se jette sous sa voiture. Cet accident a un mystérieux témoin, après lequel Dorothy s’élance. Ayant perdu sa trace, elle revient dès lors vers sa voiture, pour constater que la jeune femme a elle aussi disparu ! Intriguée, notre héroïne fait mention de cet évènement à la police locale qui est plus préoccupée par les risques d’incendie et la protection des riches villas de Beverly Hill, que par la disparition hypothétique d’une inconnue. Toutefois, Dottie décide de poursuivre ses investigations et elle se retrouve sur les plateaux de Schizo d’Alfred Hitchcock. Réussissant à intégrer l’équipe du tournage, elle apprend que la victime, Grace Mac Guffin, était peut-être bien plus que la simple égérie du cinéaste. L’enquête rebondit avec la disparition aussi mystérieuse qu’inexpliquée de plusieurs témoins ! Progressivement, Dottie acquiert la conviction que M. Alfred Hitchcock est impliqué dans cette affaire, mais comme victime ou en tant que coupable ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rares sont les dessinateurs capables de capturer la fluidité des courbes de leurs héroïnes et de rendre compte de leur féminité en quelques traits fins et élégants : Philippe Berthet est de ceux-là. Mais au-delà d’une plastique irréprochable, Dorothy Partington fait preuve d’un caractère pour le moins trempé qui l’a amené des pages des comics pour G.I. aux plages d’Hawaï. Aujourd’hui, nous la retrouvons dans la peau d’une détective privée, en filature sur le belvédère de L.A. Dans cet album, Yann joue brillamment avec un certain Alfred Hitchcock. En effet, il est difficile de faire intervenir l’un des maîtres du suspens sans proposer un scénario qui – à défaut de révolutionner le genre – n’en apporte pas moins une certaine originalité dans le traitement. Avec cet album, Yann nous offre un cocktail pour le moins intéressant, à commencer par le subterfuge qu’utilise Dottie pour résoudre cette enquête. En effet, quoi de plus facile pour résoudre une affaire dans le milieu du cinéma que de se faire engager comme… actrice principale ! Il suffisait d’y penser. Yann l’a fait ! Mais si les conclusions de Dottie l’amènent finalement dans une impasse, notre héroïne tient là un scénario de rêve : une touche de glamour, une bonne dose de suspens, quelques petits meurtres mystérieux, un soupçon d’érotisme (nous sommes en 1946 !) et deux pincées de perversité : voila de quoi ravir Sir Alfred Hitchcock pour son prochain film. La boucle est bouclée. Une affaire qui, à défaut d’être vraiment élucidée, semble satisfaire tous les protagonistes… du moins ceux encore vivants ! Un album au charme désuet où les filles sont toutes plus belles les unes que les autres. De quoi ravir la gent masculine et les adeptes des vieux thrillers d’après guerre.