L'histoire :
C’est le printemps, la saison des amours. Les élèves de la classe de M’sieur Perrault observent les grenouilles qui batifolent au bord de l’étang. Ils observent surtout Narcolette qui s’est mise à l’eau, dans l’idée d’embrasser un crapaud qui deviendra un prince charmant. C’est Tartarin qui a dit que ça fonctionnait parfois. Greta trouve ça franchement dégueu. Mais Narcolette va au bout de son idée et fait un gros smack au premier batracien qu’elle arrive à attraper. Hélas, il ne se passe rien. Alors elle en attrape un autre et recommence. Puis un autre. Puis un autre. Après une dizaine de tentatives, aucun ne fonctionne. Elle a fini par refoutre dans la marre toutes les bestioles. Les enfants s’en retourne déçus en classe. Cependant, un peu plus loin dans l’étang, le sortilège agit. Pouf, une grenouille se transforme en prince… qui se retrouve pataud, à poils, au milieu des nénuphars, sans trop comprendre ce qui lui arrive. En marge de cela, Chachou possède désormais des bottes de 7 lieues qui lui permettent de gagner vachement de temps sur ses activités. Il peut ainsi faire des livraisons pour ses parents, mais aussi passer plus de temps avec ses copains, ou tout simplement… siester sous un arbre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Troisième opus et donc troisième saison pour nos élèves issus des contes de fées de l’instituteur M’sieur Perrault : c’est le printemps. Donc le renouveau de la nature, les fleurs, les amours, tout ça tout ça… Au scénario de ces historiettes gentillettes et plus poétiques que rigolotes, Olivier Pog poursuit son entreprise de relooking des contes traditionnels. Ses petits personnages continuent de faire valoir leurs caractéristiques propres : Tartarin alias Pinocchio ment ; Chachou alias le chat botté fait ses livraisons super vite avec ses bottes de 7 lieues ; l’ogre fait des super gueuletons ; Flammèche alias la petite fille aux allumettes se fait offrir un dragon (en réalité un crocodile) pour son anniversaire. Etc. On assiste même enfin à une intervention de Perrault pour empêcher le mariage d’Anne (alias Peau d’âne) avec son père le roi : ce sujet de la pédophilie est assurément le plus épineux, ici subtilement désamorcé. Au global, c’est tout tendre, notamment grâce au traitement graphique mignonet de Stéphanie Léon, très abouti dans son style plein de rondeurs, complété par des couleurs douces hyyyper ternes, voire blafardes. Mais à vrai dire, on peine souvent à saisir le fond de ces sketchs, qui se concentrent majoritairement sur la matière première des récits originaux, au détriment d’une narration percutante ou truculente, la plupart du temps dénuée de chutes. Le cahier spécial en fin d’ouvrage n’est pas de trop : il permet de décrypter l’origine et les actions des personnages, effectivement en lien avec les différentes versions des contes anciens et populaires. Il prouve qu’Olivier Pog a fait des recherches approfondies pour mettre son univers en cohérence avec ceux de Charles Perrault.