L'histoire :
Grenade est en émois. Cette grande ville d‘Espagne est la toute première à avoir élu un maire musulman. Cela ne semble pas plaire à beaucoup de monde… Et c’est la fille du maire qui en fait les frais, en se faisant enlever par le groupe ultra nationaliste Reconquista. Dans ce contexte de tension, Oshii débarque à Grenade, normalement pour y passer quelques vacances, mais surtout pour retrouver sa famille qu’elle a fuit depuis quelques années. Son père et sa mère lui fond un accueil plus que chaleureux, contrairement à son frère qui est plutôt branché sur le sarcasme… rapport à son récent statut de star policière sur l’émission Mediacop. Pendant tout ce temps, Oshii ignore que son patron véreux peut désormais ressentir toutes ses émotions, par l’intermédiaire de la bestiole martienne implantée à son insu dans sa colonne vertébrale. Assistés de casques conçus à cet effet, il en fait d’ailleurs profiter tout le conseil d’administration et Madame Titlege, agent de l’organisation chargée d’accréditer les nouveaux programmes. C’est ainsi qu’ils assistent aux retrouvailles familiales d’Oshii et de la première séance de torture de la fille du maire, diffusée sur une chaine pirate de Grenade…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le désormais célèbre Jean-David Morvan signe une réussite supplémentaire en achevant avec ce 5e tome une série passionnante et bien en phase avec les questions d’éthique médiatique que pose l’avènement actuel de la téléréalité. Choisissant un mode narratif plutôt original pour ce dernier acte, l’auteur assure la continuité des aventures d’Oshii, tout en renouvelant un suspens pourtant déjà à son comble. En pénétrant dans les arcanes de Mediacop, le lecteur en comprendra mieux le fonctionnement et pourra se demander, avec quelques bruns de paranoïa, si cette histoire du futur n’a pas quelques reflets d’actualité. Pas toujours très détaillé, le graphisme de Francis Porcel est parfois moins convainquant. Il séduit pourtant par un dynamisme maîtrisé et un sens des cadrages qui colle bien à la série. Expressif et aux empreintes vaguement manga, ce coup de crayon mérite tout à fait ses admirateurs. Porcel domine sans problème les désidératas de Morvan et transcrit admirablement ce scénario à deux vitesses. Total Audimat clôt un deuxième cycle aussi bon que le premier…