L'histoire :
Tous les personnages que René Pétillon aimait croquer dans ses dessins d'humour sont au rendez-vous ! Dès les premières planches, il explore le monde du cinéma en revisitant les plus grand héros du 9ème art par les plus grands maîtres du 7ème art : Corto Maltese par Robert Guédiguian, Lucien par les frères Dardenne, les Schtroumpfs par Éric Rohmer, Lucky Luke par, Tintin et Milou par Quentin Tarantino... Jacques Tati y va aussi de sa petite pointe d'humour. Pêle-mêle, « les fils de » du cinéma, les salaires mirobolants des acteurs de cinéma, Depardieu et Poutine, les flics qui écrivent pour le cinéma, les plans de carrières, Besson qui n'aime pas les critiques... sont épinglés par l'humour féroce de René Pétillon, qui n'hésite pas à épingler nos stars pour leurs amours irrépressible pour l'argent. La Suisse est leur eldorado ! Les riches et ceux qui font mine de l'être en prennent pour leur grade, eût égard à leur côté totalement éloigné des réalités sociales (Jacques Séguéla : « Si t'as une Rolex a 50 ans, tu as raté ta vie ! »).
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
René Pétillon nous a quitté le 30 septembre 2018, à l'âge de 72 ans, mais son art demeure dans toutes les têtes, avec notamment son œuvre maîtresse, le fameux détective Jack Palmer (L'enquête corse fut notamment adaptée au cinéma avec Christian Clavier dans le rôle-titre). Rencontres improbables est un ouvrage posthume qu'il a supervisé jusqu'au bout. Dommage qu'il n'ait pu continuer dans ses projets. Il y avait parmi eux une ultime enquête de Jack Palmer où celui-ci s'en sortirait glorieusement (pour une fois). Autodidacte pur, il avait commencé à user ses crayons pour le Canard Enchaîné. Une histoire qui s'est terminée après 24 ans de bons et loyaux services... pour se diriger vers le 9ème art ! On retrouve à travers des gags non dénués d'humour, sa légendaire patte narrative agrémentée d'un verbe absurde, plein d'ironie subtile, mais jamais agressif. Ses cibles favorites : les milliardaires et les politiques. Son dessin, très quick drawing, le place dans la lignée d'un dessinateur qu'il admirait, Reiser. Comme un symbole, sa dernière planche est un clin d'œil au grand Reiser, qu'il a souvent croisé, mais auquel il n'a jamais pu, par timidité et respect, déclaré sa profonde admiration. René Pétillon nous manquera à tous.