L'histoire :
Alors que Renée et Malowan ont accosté sur une île du lac Tanna, Theziger et Stanford affrontent de Frick et Gray dans l’église Saint-Georges de Lalibela. C’est de Frick qui sort vainqueur ; mais Stanford réussit à s’échapper, blessé. Theziger, lui, qui s’est rendu compte que Stanford l’avait manipulé, repart libre, chargé par Gray de ramener un article à Addis-Abeba pour l’envoyer à son journal, l’Illustrateur London News. A la recherche de moyens de subsistance dans la petite jungle de leur île, Stone et Malowan sont heureux de voir arriver un bateau, mais c’est celui de Gray et de Frick. Alors que le contrebandier essaie de faire perdre son sang-froid à Malowan, le jeune homme se rebiffe, mais tout ce petit monde se retrouve à l’eau, projeté par une cataracte. Après avoir acheté une voiture à un passant, ils se dirigent tous vers Addis-Abeba. Le voyage est monotone, et Gray se laisse aller à décrire ses acolytes mentalement, pour son prochain article, de manière très romanesque. Arrivés à la ville, de Frick raconte à Malowan l’histoire de son père, tué – déjà – par Stanford…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deuxième opus d'un triptyque d’aventures en Afrique, autour d’une chasse au trésor. Les aventuriers sont à la recherche d’un trésor légendaire, celui d’Assurbanipal, roi assyrien. Les personnages sont tous intéressants et ils ont eux-mêmes des trésors cachés, comme l’histoire de Malowan racontée par de Frick, ou la vie privée de Stone détruite par sa vie publique. Les salauds, jusqu’alors pas vraiment méchants, finalement, que sont Gray et de Frick, sont eux aussi attachants, et leur petite bande est intéressante à suivre. Bien sûr, l’intrigue est bien menée, une passionnante intrigue avec des morceaux d’Histoire qui se mélangent aux mythes de la première civilisation qui aurait laissé une trace écrite (les tablettes de Gilgamesh). Les personnages sont d’autant plus intéressants qu’ils sont des réécritures romanesques de personnes réels, tels de Frick qui s’inspire d’un autre grand aventurier, Henry de Monfreid, ou Theziger de l’explorateur Wilfred Thesiger. Mais ce sont surtout Renée Stone et John Malowan qui intéresseront le lecteur, puisqu’ils sont inspirés d’un couple mythique, Agatha Christie et son archéologue d’époux Max Mallowan. De fait, Renée Stone connait les plantes parfaitement comme la reine du crime, et elle fait montre d’une grande détermination et d’une belle indépendance. Julie Birmant livre une partition pleine de rebondissements, agréable à lire, avec des personnages attachants, donc. Clément Oubrerie offre au lecteur une ambiance digne des films d’aventures des années 80, et une couleur qui rappelle celle du Mort sur le Nil de 1978 avec, dans le rôle de Poirot, un Peter Ustinov dont le romancier Graham Gray est un portrait fidèle. De l’aventure, des références, des énigmes : un cocktail parfait pour un album qui se lit sans respirer. Le tome 3, Le trésor d’Assurbanipal, mettra un terme à ces aventures, on a hâte de le lire...