L'histoire :
En octobre 1930, toute l’Afrique et des invités européens triés sur le volet convergent vers Addis-Abeba pour assister au sacre d’Halé Sélassié. Renée Stone, jeune romancière anglaise à succès, y fait la rencontre de deux hommes. Le premier, John Malowan, est archéologue. Il traduit l’akkadien et le sumérien, il est maladroit et ne lâche pas Mrs. Stone d’une semelle. Il agace la jeune femme. L’autre, Alfred Theziger, est un aventurier connu pour avoir traversé seul des déserts. Son charme animal ne rend pas Renée Stone insensible, mais lui est plus distant. Malowan et lui se sont connus au collège. Avant le couronnement, Malowan emmène Renée Stone dans un petit village, une plantation de café où il lui présente sa famille… Il est en fait très ancré dans un pays qu’il ne connaît pas. Sa grand-mère, une vieille noire décatie, donne en secret un cadeau à la jeune femme qu’elle prend pour l’épouse de son petit-fils. Pendant ce temps, John se saoule avec son oncle et Renée doit conduire pour revenir, passablement énervée. Mais les évènements vont bientôt se précipiter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La Mésopotamie est le berceau de l’écriture avec les tablettes gravées de l’épopée de Gilgamesh, plus de 2000 ans avant Jésus Christ. Le système d’écriture cunéiforme mésopotamien est le plus ancien connu. L’épopée de Gilgamesh raconte l’histoire d’un roi ancien, en quête d’immortalité. C’est sur ses pas que les héros de Renée Stone vont se lancer, mais côté éthiopien, les pas d’un demi-Dieu aux folles aventures, mais aussi ceux d’un roi mythique, Assurbanipal, connu dans la Bible comme Sardanapale, qui possédait une fortune incommensurable. De quoi faire tourner beaucoup de têtes. Un archéologue de bibliothèque et une jeune romancière vont devoir se mesurer à des aventuriers, des gentlemen de fortune et même des agents secrets… Julie Birmant se distingue à nouveau avec un scénario palpitant, bien ficelé et magnifiquement documenté. Le sujet est passionnant. Les personnages sont tous intrigants et on ne sait pas, à la fin de ce premier opus, à quel saint se vouer… Pour mettre en image, Julie Birmant retrouve son compère Clément Oubrerie (Isadora, Il était une fois dans l’est, Pablo). L’Afrique des années 30 est sombre et moite et on croit ressentir l’ambiance pesante du film d’Annaud, La victoire en chantant… Les ambiances et les couleurs sont étonnantes, on semble retrouver les traits du grand Rock Hudson dans ceux du fermier barbouze Stanford. C’est un premier tome magique auquel le lecteur s’accrochera sans pouvoir le lâcher. On attend avec impatience la suite, qui sera intitulée Le piège de la mer rouge…
