L'histoire :
En 40 000 avant JC, Rahan de la Pétaudière a une discussion sérieuse avec son père, le directeur d’EDF (Energie du Feu). Il veut se marier avec Web Dotcom, une jeune homo-sapiens de milieu modeste, alors que son père avait l’ambition de le marier à Marie-Stalagtine, la fille du baron Pierre de la Grotte des Vaux. Artiste-plasticien de vocation, Rahan n’est pas un fils-à-papa et s’indigne devant l’éventualité d’un mariage arrangé. Lorsque la famille Dotcom est mise au courant de cette position, tous s’indignent, à l’exception du patriarche Julius, qui relativise. Il rappelle à la famille que l’évolution de 1789 000 avant JC a permis de changer la société en se débarrassant des aristo-sapiens. Il suffit à Web de retracer son propre arbre généalogique pour prouver que sa lignée est aussi ancienne que celle de la Pétaudière ! Une destination s’impose : la communauté des cro-mormons, qui répertorient la descendance de toutes les espèces en prévision de l’apocalypse. Quelques recherches plus tard et Web repart avec son arbre généalogique. Reste encore aux Dotcom à se faire adouber par le père Lémurio à Notre Iguane de Paris, en vue de la cérémonie…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Silex and the city, le dessinateur Jul transpose sous une ère préhistorique les grand maux sociétaux de notre époque afin de mieux les… singer. Pour problématique dans ce tome 6, les familles du couple héros étalent leurs différences d’origines : les « de la Pétaudière », dont le père dirige Energie Du Feu (EDF), et la famille Dotcom de classe moyenne, qui enseigne la chasse dans une Zones d’Evolution Prioritaire (ZEP). Dans une légère resucée de Roméo et Juliette, les premiers s’offusquent que le fils héritier puisse se marier avec une manante de classe inférieure. Il est futé de cibler les origines particulières des protagonistes, s’agissant d’une série parodiant les origines générales de l’Homme : les passerelles sont nombreuses, les jeux de mots semblent couler de source, avec un débit impressionnant. Bref, une nouvelle fois, le concept de la parodie préhistorique étale ses forces et ses faiblesses. Au rayon des atouts, le potentiel au long cours semble énorme et Jul le déroule a priori avec une grande facilité. Au rayon des faiblesses, le champ lexical néandertalo-évolutioniste tourne en boucle et lasse… sans jamais atteindre la franche rigolade. C’est certes toujours très fin et bien senti, mais dans le fond, on a fait le tour. Après avoir été originellement créée en BD, il semble que l’adaptation en programme animé court (sur Arte) ait permis de trouver le juste médium d’expansion à cette parodie.