L'histoire :
Url et son ami Werther philosophent alors qu’ils ramènent une caisse de lucioles à la maison. Dans l’esplanade de la Défense, le plan vigiprimate est au niveau orange ! Les reptiles font office de surveillance alors que les rominidés ne cessent de demander de l’argent pour vivre. Les temps vont mal : beaucoup font la queue à Peau Emploi et le terrorisme est partout. Pour Url, tant qu’ils n’auront pas retiré les troupes du Paleolistan, il y aura toujours des désespérés. D’autant qu’Al Quadrumane a encore fait un nouveau communiqué et menace la sécurité de la vallée. Url ne croit pas aux attentats du 11 septembre car, pour lui, détourner des iguanodons avec un silex tranchoir est impossible. On ne peut pas marcher tranquillement dans les rues et les lézards annoncent que tout objet ou silex abandonné sera détruit. Ils assistent même à une alerte sur un colis abandonné seul. La police s’affaire alors très rapidement. Alors qu’ils arrivent près de chez eux, Werther remarque qu’Url n’a plus la caisse de lucioles : il l’a oublié à la Défense ! C’était certainement le colis qui a provoqué l’alarme et qui a été détruit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La famille Dotcom est toujours à la pointe de la modernité : au cœur de la préhistoire, ils sont en pleine tourmente terroriste. Un thème profondément d’actualité et particulièrement sensible, avec les exécutions récentes d’otages en Irak. Le principe est toujours le même dans cette série : reprendre les éléments de notre actualité pour les basculer à l’âge de pierre. Un décalage temporel bienvenu, puisqu’il permet de prendre du recul sur nos comportements. Ici, Jul se fait plaisir en parodiant l’actualité fraîche. Le rire naît de la transformation du vocabulaire : en reprenant des concepts d’aujourd’hui, Jul change leur nom en les adaptant à l’ère paléolithique (Vigipirate devient Vigiprimate par exemple). Ce ressort est souvent drôle par son ridicule, mais il est par trop systématique. En effet, on sent que l’auteur cherche plus à multiplier les jeux de mots qu’à faire avancer l’histoire. Beaucoup de dialogues n'existent que pour pouvoir glisser un calembour. On retrouve toutefois toutes les étapes bien connues des prises d’otages : l’angoisse de la famille, le combat solidaire des citoyens, le silence du gouvernement, l’omniprésence des médias. Finalement, on assiste également à une scène bien connue : la libération des otages. Jul évite habilement le manichéisme primaire (et primate ?) en diabolisant Al-Qaïda, le traitement de la question est finalement assez léger. Là encore, le décalage aurait pu être plus efficace et amusant. En effet, à part les jeux de mots, l’ensemble manque de mordant. Le dessin reste toutefois efficace et gentiment caricatural. Notre société a encore pas mal de soucis à se faire, et largement de quoi évoluer...