L'histoire :
Sophia est une jeune fille compliquée. Son fiancé est parfait, tout le monde le lui répète, oui, mais elle, elle s'ennuie. Au début de l'été, elle décide qu'il est temps pour elle de changer d'air. Elle plaque là fiancé et Sardaigne natale et s'en va rejoindre le continent, à Bologne, où un ami de la famille peut lui prêter une maison. Quand on est illustratrice débutante, on apprécie ce genre de coup de pouce. Cette maison se révèle être une véritable caverne d'Ali Baba : son sous-sol contient un laboratoire rempli de cornues, d'alambics... le laboratoire d'un alchimiste ! Deux boules étranges, et voilà, le virus de l’œuvre au noir qui s'empare de Sophia, lancée sur la piste de John Dee et de Kelley. Elle parcourt alors « la botte » de part en part, depuis les marais autour de Ferrare à la ville éternelle où une artiste, une chanteuse immortelle pourra peut être lui confier comment avancer sur la piste du grand œuvre. Cependant, un beau jeune homme, parfumeur de son état, tourne autour de notre héroïne qui succombe bien vite à ces charmes. Se laissera-t-elle distraire ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'atmosphère qui se dégage de ce (premier ?) tome correspond bien au temps lent d'une promenade estivale en Italie : on se laisse bercer par les aventures de Sophia, jeune femme sympathique, complètement tête en l'air. Du fait de sa profession, le lecteur soupçonne que l'auteur, la dessinatrice italienne Vanna Vinci, a mis un peu d'elle dans ce personnage qui se cherche. La quête du grand œuvre se déroule sur plusieurs plans : évidemment dans le monde réel, dans celui des sentiments, mais aussi dans celui des rêves, à la symbolique poussée, qui entrecoupe le récit. Vanna Vinci y est d'une grande précision et son travail documentaire est impressionnant. Hélas, ce souci du détail masque un peu la trame du récit et il faut réfléchir longuement pour parvenir à suivre l'histoire. Cet album souffre également d'une édition pour le moins légère de l’éditeur Dargaud : par souci d'économie, le papier est si fin qu'il en devient transparent et les illustrations fouillées et réussies de Vanna Vinci en deviennent parfois illisibles du fait d’une confusion avec la planche du verso. C'est fort regrettable, souhaitons qu'une future édition corrigera ce défaut.