L'histoire :
Trois sorcières mégères, Fébris, Brygia et Sortilega, partagent une même demeure avec le chat Malkin et le crapaud Paddock. Tandis que les deux animaux palabrent, elles passent le plus clair de leur temps à se chamailler, mais ne sauraient vivre l’une sans l’autre. Soudain, un réflexe malheureux force l’une d’elles à plonger la main dans un chaudron bouillant. La force de son cri fait sursauter le royaume voisin des elfes et les distrait un instant de leur potager... Car comme chacun le sait, les elfes cultivent les bébés dans les choux ! Profitant de cette diversion, l’un de ces adorables poupons s’échappe. Pendant ce temps, les sorcières ont l’agréable surprise de la visite de Panacéa, leur nièce adorée. Après avoir été élevée par les 3 vieilles femmes, cette dernière s’en est allée vivre parmi les mortels et elle n’est pas revenue au bercail depuis très longtemps. Elle leur présente d’ailleurs son mari, Rex Spot et sa fille Hécate, une ado gothique et grincheuse. Rex se met alors en tête de faire entrer les réflexes de la société de consommation dans les mœurs archaïques des 3 sorcières…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le seul nom de Juanjo Guarnido, propulsé au faîte de la popularité dès son premier Blacksad, ne suffit pas à faire la qualité d’une œuvre. Jugez-en par ces Sorcelleries, dont l’intérêt scénaristique nous échappe passablement… Orchestrée par Teresa Valero, qui n’est autre que l’épouse de Juan Diaz Canales, le scénariste de Blacksad, l’histoire semble en effet bien « vaporeuse ». En cause, les répliques rimées et les dialogues bavards ressemblent plus à du remplissage qu’à une véritable intrigue de fond. La phase d’adaptation transculturelle (hibéro-française) aurait-elle ici trouvée ses limites ? Le ton humoristique et léger ne semble ni adapté à un public adulte (vu le scénario gentillet), ni tout à fait à réserver aux enfants (vue la tentative de propos sur la société de consommation). Les têtes blondes communément passionnées par les sorcières seront sans doute plus indulgentes… Néanmoins, le traitement esthétique opéré par Guarnido s’avère intéressant. L’artiste change en effet de style graphique, adoptant un trait plus enfantin, mais tout aussi maitrisé. Ces sorcières réussissent en tous cas un véritable tour de magie : celui d’effacer de votre mémoire ce premier tome aussitôt lu…