L'histoire :
Dans le monde d’En-bas, Maldoror a repris le pouvoir des mains de sa petite sœur. Il envisage maintenant d’aider celle qu’il aime, Blanche d’Entremonde, à récupérer le trône qui lui revient de droit dans le monde d’En-haut. Pour cela, il se rend au cimetière de Raz Gul, un terrible guerrier qui a jadis commandé les armées de son père. Avec la complicité de la sorcière Miranda, Maldoror espère réussir à ressusciter Raz Gul et ses hommes et également les convaincre de se battre à ses côtés. De son côté, dans le monde d’En-haut, Blanche cherche également de l’aide pour partir en guerre contre son frère Ogier et reprendre le pouvoir. Mais depuis qu’elle a assassiné sa mère au sein même d’un lieu sacré, peu d’hommes acceptent encore de la suivre. Dans le même temps, Saumure, le cousin de Blanche et conseiller d’Ogier, se rend à un rendez-vous secret avec Aldora, la sœur déchu de Maldoror. Cette dernière lui propose une alliance visant à mettre à genoux l’association entre son frère et l’ancienne Reine d’Entremonde. L’homme accepte avec une nouvelle idée en tête : profiter de la guerre qui s’annonce pour écarter tout le monde du trône et s’y installer tranquillement. Enfin, du côté du palais, Ogier le bossu convoque Horibili afin qu’il lui concocte une potion qui fera disparaître pour toujours sa bosse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dès le premier album, Sortilèges a surtout séduit pour ses somptueux graphismes. En effet, les dessins de José-Luis Munuera et les couleurs de Sedyas passent avec beaucoup de talent d’une ambiance à une autre, d’un monde à un autre, en multipliant les cadrages et les découpages donnant du rythme au récit. De même, chaque personnage bénéficie d’un charisme qui lui est propre et offre une réelle épaisseur. Cependant, le point faible de la série vient de son scénario et ce n’est pas ce troisième tome annonçant le début d’un nouveau cycle qui change la donne. Les trois-quarts de l’album ne sont qu’une succession de scènes où alliances, magouilles et plans plus ou moins machiavéliques, se fomentent. Cela se révèle répétitif et semblable aux tomes précédents. De plus, ça n’apporte pas grand-chose, si ce n’est étirer un peu inutilement l’intrigue. Certes, la fin de l’album nous montre enfin la guerre entre les deux mondes et cela se révèle plus piquant, avec notamment un final comportant de nombreux rebondissements. Hélas, avant cela, on s’est – n’ayons pas peur des mots – clairement ennuyé ! Heureusement que Munuera et Sedyas (le coloriste) sauvent la mise de leurs talents conjugués. Espérons que Jean Dufaux nous livre une fin d'un meilleur niveau lors du prochain et dernier tome et nous fasse oublier les faiblesses des tomes précédents…