L'histoire :
Kansas 1882 : Stern le croque-mort se dirige en chariot vers la ville de Morrison. Jenna, la tenancière du bordel, l'a fait appeler d'urgence pour qu'il la débarrasse de la dépouille d'un client mort dans une des chambres. Il s'agit de Charles Bening, un colosse qui se soûlait tous les soirs au saloon. Alors que Stern prépare une sépulture, la dame de compagnie de la veuve vient à sa rencontre. Sa patronne souhaiterait le recevoir pour lui confier un travail bien particulier. La vieille dame acariâtre, membre imminent de la ligue de tempérance, interroge froidement Stern sur ses mœurs, avant de lui faire part de sa requête. Après s'être assurée de la bonne conduite de ce dernier, la veuve lui fait part de ses attentes : elle souhaiterait que le croque-mort dissèque son mari et que ses organes soient conservés dans du formol. Elle les fera photographier et en diffusera les images pour que les alcooliques sachent à quoi ils s'exposent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce western dont le héros principal est un croque-mort, on aurait pu faire un procès d'intention aux auteurs pour avoir voulu surfer sur le succès d'Undertaker ! Que né-ni. Indépendamment du préambule de l'éditeur qui souhaite lever le doute sur cette coïncidence, on comprend rapidement que le personnage de Stern est un peu singulier, éloigné des archétypes du croque-mort de western : il apprécie la littérature et se cultiver ; il ne possède pas d'arme ; ne monte pas à cheval... L’intrigue générale est également bien différente de celle développée par Dorrison et Meyer. En effectuant la dissection du corps de Bening, Stern s’aperçoit que ce dernier est mort par asphyxie. Après cette découverte, le croque-mort va participer de manière indirecte à l'enquête pour tenter de retrouver le coupable de ce meurtre. Au cœur de la campagne américaine, les souvenirs de la guerre de sécession ont laissé des traces indélébiles et c'est dans ce contexte que va se dérouler cette histoire. Stern, plutôt solitaire, pourra compter sur le soutien de Woodrow, un pilier de bar ami de la 1ère victime qui, lui aussi, est atypique dans son genre (il joue du Beethoven au piano et il aime la lecture). Les frères Maffre nous livrent une histoire bien rythmée mais assez classique dans sa construction et sans réelle surprise dans son dénouement. Dès les premières pages on cerne le responsable des meurtres et surtout on comprend ses motivations. Au niveau esthétique, l'ambiance far-west est parfaitement retranscrite avec de belles couleurs, des personnages qui ont des gueules marquées et des décors travaillés au sein de superbes cadrages.
