L'histoire :
Elijah termine sa journée de travail au cimetière, sous une pluie battante. Il passe chercher sa paye chez son employeur, monsieur Fidler. Une fois son salaire en poche, il se rend à l’Arvest Bank afin de déposer de l'argent. Le directeur de la banque n’est autre que le cousin de son employeur. Il reçoit Elijah juste avant la fermeture. Ils parlent un peu, le directeur lui expliquant entre autre le principe des querelles sudistes, une vengeance inéluctable qui entraine les familles qui se déchirent à se décimer jusqu’au dernier. La discussion s’achève, Elijah sort de la banque quand il tombe sur trois hommes masqués bien décidés à faire un hold-up. Ils le prennent en joue et entrent dans la banque sous les yeux du directeur caché. Ils volent et prennent la fuite en demandant à Elijah de ne rien dire. Soudain, le directeur intervient et tire sur les bandits en fuite. Ils ripostent et blessent à mort le directeur de la banque qui git en sang sous les yeux d’Elijah. La police arrive quelques instants plus tard et emmène Elijah, unique témoin, dans leurs locaux. Sur place, les choses ne se passent tout à fait bien. Il semble que la police ait déjà trouvé les coupables et qu’il ne manque que la déposition de Stern pour que l’affaire soit bouclée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Frédéric Maffre et son frère Julien poursuivent leur western animé par un personnage de fossoyeur à l’allure aussi sèche et terne que son passé est trouble. En effet, le scénariste distille à dose modérée, au fil des albums, des bribes du passé nébuleux de cet étrange personnage, ajoutant de l'intérêt à l’histoire. Depuis 4 tomes, on commence à cerner le caractère taiseux de ce drôle de fossoyeur plein d’humanité. Depuis l‘album précédent, Elijah Stern a pris ses quartiers à la Nouvelle-Orléans, une ville du Sud aux mœurs très abruptes, surtout vis à vis des étrangers. Il poursuit son travail de croque-mort et met de l’argent de côté à la banque. Hélas pour lui, le sort s’acharne et le voilà englué dans une histoire de braquage qui a mal tourné. La police ne s’embarrasse guère : des immigrés italiens serviront de boucs émissaires et Elijah devra faire un faux témoignage pour couronner le tout. A ses dépends, il va donc découvrir l’envers du décors de la justice de l’époque, raciste et punitive, qui ne s’embarrasse guère des lois. A travers cette histoire, les frères Maffre mettent en lumière l’univers d’une ville américaine de l’époque avec sa violence, son racisme, sa corruption et la mafia qui s’organise. Le dessin de Julien Maffre reste quand à lui à la hauteur des précédents albums, installant de mieux en mieux l’univers du récit dans un western réaliste original et toujours bien mené.