L'histoire :
Michel Tanguy, Lieutenant de l'Armée de l'Air, évolue ce matin avec deux pilotes helvètes. La formation survole une valée non loin de la ville de Brienz. Ils s'exercent à un tir Axalp, c'est ainsi qu'on surnomme ce fameux pas de tir enchassé dans les montagnes et réputé pour ses difficultés d'accès et sa dangerosité. Tout est clear pour la météo, ce qui permet aux trois jets de très clairement distinguer la formation de cinq autres avions qui les surplombent d'à peine quelques centaines de mètres. Alors que le Mirage III de Tanguy frôle une cime, un coup de feu éclate, venant de la montagne ! La visière du pilote est fissurée, mais heureusement, l'impact se situe derrière lui. Le pilote n'en revient pas, mais sa longue expérience lui permet de réagir immédiatement : « Break, break ! ». L’exercice est bien évidemment immédiatement suspendu et l'alerte donnée. Les pilotes évaluent au jugé que le tireur doit être à proximité du domaine de ski du Mänlichen et demandent l'intervention des forces de Police. Au sol, dans le QG, Ernest Laverdure, le second pilote français et ami de Tanguy, est fou de rage ! La raison est simple, peu de temps avant, c'est un pilote suisse qui a été abattu !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le volume précédent nous avait séduit, cette suite et conclusion s'avère tout simplement épatante. On ne soulignera jamais à quel point il est délicat, voire, n'ayons pas peur des mots, casse-gueule, de reprendre une série mythique, comme Tanguy et Laverdure. Entre les nostalgiques du bon vieux temps, les fans hardcore des auteurs qui ont créé les personnages et ceux que l'exercice intéresse finalement peu (qu'on appellera les blasés), la marge de manœuvre est pour le moins ténue pour ceux qui prennent la relève. Qu'on soit clair : on se revendique comme étant fan absolu des Chevaliers du Ciel et on va juste vous dire qu'à la lecture de cet album, on a tout simplement envie de remercier Patrice Buendia (qui collabore ici avec Hubert Cunin, natif helvète) et Matthieu Durand. Parce qu'ils font revivre Michel et Ernest de la plus belle façon qu'il soit. Et pour ceux qui rechignent encore à se pencher sur cette série Classic, qu'ils sachent que Philippe Charlier lui-même a adoubé leur travail. Alors si on ne vous dira bien évidemment rien de la conclusion de ce diptyque, il faut souligner à quel point il est riche, original et superbement mis en images. Revenons au contexte de cette aventure au pays du Ricola et de l'Ovomaltine : au milieu des années 60 , donc en pleine Guerre Froide, la Suisse s'apprête à se doter de Mirages III et nos deux pilotes vont se trouver au centre d'un complot qui les conduit à travailler, bien malgré eux, en étroite collaboration avec les services de contre-espionnage. A terre comme dans les airs, ils vont devoir faire feu de toutes parts ! C'est donc un panaché d'action, de tensions mais aussi de drames qui attend le lecteur. Et si l'histoire est un régal truffé de clins d’œil (le titre renvoie à un Hitchcock dont le théâtre est la Suisse), comme cette scène où Tanguy et Borderie échangent des infos en feuilletant un Buck Danny et un Blake et Mortimer, elle comporte aussi des passages émouvants, en particulier la chute, où la gravité se lit dans le regard triste du leader du duo. Alors s'il y a des pilotes qui en savent trop, il y a aussi des lecteurs qui en redemandent !
