L'histoire :
Sous l’apprentissage de son vieux maître Horiseijun, Yoshi s’est forgé une réputation de maître en tebori, la méthode traditionnelle de tatouage à la main, qui plait tant aux yakuzas. Dès lors, de prestigieux et dangereux clients s’empressent dans le salon privé situé au premier étage de la boutique. Yoshi sort régulièrement épuisé de ses journées. C’est la raison pour laquelle il prend quelques jours de vacances en compagnie d’Otsuya, sa petite amie depuis plusieurs mois, « collectionneuse » de tatouages. Yoshi et Otsuya partent dans un coin perdu de montagne, où Otsuya révèle le but réel de cette destination : faire se rencontrer Yoshi et maître Horioshii, la tatoueuse qui lui a dessiné le corbeau luciférien dans le dos. Yoshi veut en effet comprendre comment deux tatoueurs ont pu dessiner le même motif à partir de leurs imaginations. Tandis qu’il profite à son tour d’un tatouage sur le flanc, Horioshii lui raconte qu’il s’agit d’un puissant Yokaï qui apparait à chaque fois que se profile une grande catastrophe. En rentrant, comme promis, Yoshi accepte d’intercéder auprès de son maître afin qu’il réalise le 7ème et dernier tatouage nécessaire à la collection d’Otsuya. Et pendant ce temps, un mystérieux tueur continue ses meurtres sanglants au sein des familles de yakuzas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome de Tebori faisait bougrement bien les présentations. Les auteurs nous immergeaient dans un contexte culturel peu usité, donc intéressant : celui des tatoueurs traditionnels japonais et des yakuzas, dans un Japon moderne mais très attachés aux coutumes. Ils nous faisaient suivre des protagonistes aux personnalités riches, creusées et crédibles. Ils nous hameçonnaient enfin par quelques mystères intrigants : le tatouage du corbeau, double et néanmoins original ; le meurtre spectaculaire d’un yakuza par un vieil homme malicieux. Ce second volet étoffe globalement tous ces sujets, en une intrigue entrecroisée plutôt cohérente et parfaitement accrocheuse, instillée par le scénariste José Robledo. Le passé d’Horiseijun se dévoile par le biais de flashbacks, tandis que la trouble Otsuya révèle son vrai rôle au sein de ce microcosme. Son double-jeu est en effet lié aux meurtres sordides des yakuzas, qui redoublent de vacharde façon. Mais quel est le sens de cette vendetta sanglante ? Forcé de s’impliquer par sa personnalité et son sens de l’honneur, Yoshi parviendra-t-il à éviter le pire ? La mise en scène rythmée et le savant dessin semi-réaliste de Marcial Toledano ne manqueront pas de convaincre le lectorat fan de thrillers et de culture nippone. Le duo d’auteurs espagnol frappe encore un grand coup avec cette série, à suivre sur un troisième volet (conclusif ?).