L'histoire :
Alix Yin Fu, jeune et charmante combattante chinoise au service de la révolution communiste, appartient à la triade des « Tigresses blanches », d’une dévotion sans pareille. Ce jour là, Kang Sheng, le petit chef teigneux des services secrets communistes, lui demande de redoubler de vigilance : il a désormais la certitude que la triade est infiltrée d’espions au service de leur ennemi Tchang Kaï-Chek. Alix se rend donc auprès de ses sœurs pour mener son enquête… mais elle est suivie. Tandis qu’elle discute dans leur repaire, un gaz soporifique envahit le bâtiment et toutes celles qui portent le tatouage invisible dorsal de la tigresse, sont assassinées durant leur sommeil, d’une balle dans la nuque. Toutes… à l’exception d’Alix, qui passe dès lors pour la traître de service ! Kang Sheng la soumet donc à un interrogatoire musclé. Or, celui à qui échoit cette mission n’est autre que le français Rousseau, alias « Dragon aux trois couleurs », un ami d’Alix. Alix a tôt fait de le convaincre de son innocence. Néanmoins, afin de tirer cette affaire au clair, ils se rendent ensemble à Hong-Kong pour en référer auprès de Zizhu, tigresse supérieure et mère adoptive d’Alix…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Grâce à un rythme de publication soutenu (6 mois entre chaque tome !), les aventures d’Alix, sorte de James Bond girl asiatique au service secret de Mao, se laisse suivre sans temps mort. Pilotée depuis le début par Didier Conrad, qui en assure toujours le dessin, le scénario est concocté une nouvelle fois par sa compagne Wilbur (depuis le tome 3). De Shangaï à Londres, en passant par Hong-Kong, leur héroïne Alix se frotte à nouveau à moult contingences d’espionnages, légèrement teintées d’humour. Au dessin, Conrad rend hommage à ses maîtres (les décors vont du Lotus Bleu à la Marque Jaune). Au scénario, Wilbur lance son héroïne sur la piste d’un traître à la cause communiste. Le récit s’appuie sur de nombreux palabres, qui servent une trame complexe mais néanmoins plus limpide que les précédentes. On est tout d’abord ravis de retrouver notre frenchy Rousseau, acteur efficient de la révolution, vaguement inspiré de Jean Reno. En outre, l’histoire progresse énormément, ce qui permet au passage à Alix de se forger une expérience et une personnalité cohérentes, au regard de ses aventures post-chronologiques sur les Innommables…