L'histoire :
« Fat girl », la bombe atomique qui aurait du exploser sur Tokyo à la fin de la seconde guerre mondiale, attire bien des convoitises. D’une part, le parti communiste chinois a missionné Alix Yin Fu, jeune recrue prometteuse des services secrets, pour s’en emparer. D’autre part, Sir Francis Flake du MI6 britannique, est également sur l’affaire depuis plusieurs mois. Voilà à présent que débarquent à Hong-Kong un groupe de gorilles américains, une pleine mallette de billets verts à la main, pour acheter la bombe ! Mais tout ce petit monde ne semble pas être à la hauteur des « 13 invisibles », une mystérieuse communauté d’individus aux visages bandés, particulièrement féroces. Alors que la bombe est sur le point d’être récupérée par les hommes de Flake, ce dernier surprend Alix et la neutralise en l’attachant sur son lit avec des cravates en soie… C’est le moment que choisissent les treize invisibles pour dérober le camion des anglais. Flake et Alix décident alors de pactiser pour mettre la main sur Fat Girl, dont la technologie du détonateur apporterait une avance considérable à la nation qui s’en emparerait…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nettement plus réjouissante que le premier tome, la conclusion de ce diptyque d’ « espionnage humoristique » éclaire point par point les nombreuses zones d’ombres du récit. Nous pénétrons à présent les enjeux géopolitiques autour de « Fat girl », nous apprenons qui sont réellement les 13 invisibles et nous jubilons sur le complexe d’Œdipe qu’entretient Sir Francis Flake avec sa mère. De plus, les relations ambiguës entre ce dernier et la héroïne apportent un peu de piquant à l’aventure. Question cruciale et omniprésente : à votre avis, lequel des deux restera vierge le plus longtemps ? Quelques clins d’œil (Sir Francis Flake est une parodie de Blake, sans Mortimer), quelques répliques et situations cinglantes, une excellente situation vaudevillesque (la discussion téléphonique)... L’humour de Yann, toujours parfaitement politiquement incorrect, est également revigoré par quelques scènes bien senties. En fait, la cohérence de l’ensemble est sans doute responsable de la quasi-simultanéité des parutions. Il ne faut pas lire le tome 1 (paru en juillet), sans avoir le second sous le coude (paru en septembre) ! Côté dessin, Conrad applique avec la même virtuosité que sur les Innommables (également avec Yann) son trait dynamique et débridé. Divertissant et réjouissant.