L'histoire :
Henrik vit avec sa femme Eva et leur fils Axel. Alors que la lassitude s’est peu à peu installée dans leur couple, elle lui pose des questions sur leur avenir, persuadée qu’il entretient une relation extra-conjugale. Henrik, plus préoccupé par ce qui passe à la télé, élude totalement ses questions. Eva part embrasser leur fils en pleurant. De son côté, Henrik se colle devant l’ordinateur. Le lendemain, Eva emmène leur fils à l’école. Devant l’école, elle croise Lars et sa fille Jenny qui propose à Eva de venir avec Henrik et Axel, un de ces soirs, pour un barbecue. Dans les couloirs de l’école, Axel court à toute vitesse vers sa maîtresse Linda, qu’il adore. Pendant ce temps, à l’hôpital Karolinska, Jonas veille Anna, sa compagne plongée dans un profond coma. Il lui parle de sa journée, il lui raconte qu’il a été se promener près du ponton. Leur ponton. Il lui promet d’y retourner avec elle, quand elle sera guérie. Une infirmière vient l’informer que le docteur Salhstedt veut la voir demain matin, avant son départ. Jonas acquiesce et sort de l’hôpital. Eva et Jonas se rencontrent dans un bar de la ville…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Millenium de Stieg Larsson, Sylvain Runberg s’attaque à un autre polar suédois à succès : Trahie de Karin Alvtegen. Pour info, le thème de prédilection de cette auteure est la famille, un lieu de protection contre le monde extérieur, mais aussi d’affrontements en tout genre. Comme pour Millenium ou pour la Princesse des Glaces de Camilla Lackberg (transposé en BD l'année dernière par Olivier Bocquet), l’adaptation d’un polar suédois n’est pas une sinécure, tant les intrigues comportent des sous-intrigues avec une dimension psychologique très fouillée. Runberg a donc du se recentrer sur l’essentiel afin d’éviter une compréhension faussée. D’ailleurs, on est un peu perdu pendant les 50 premières pages. On se demande quel est le lien entre tous les personnages. Peu à peu, le puzzle se met en place. L’intrigue prend de l’épaisseur et le final nous met l’eau à la bouche. Cette montée en puissance narrative montre une nouvelle fois tout le talent de Runberg, qui sait jouer avec les faux-semblants et avec nos nerfs ! Le dessin de Joan Urgell, jeune auteur espagnol, est à la hauteur du scénario. Il est d’ailleurs particulièrement intéressant quand il croque les personnages en vue plongeante, sans aucune erreur de proportion. On peut regretter que les cases où l’on voit les personnages en colère proposent des visages aux expressions peu crédibles (planche 23, 25, 47 et 56). Mais il s’agit vraiment là de points de détail, l’ensemble étant d’un bon niveau et rappelant par de brefs moments Jazz Maynard de Roger. Ce premier opus donne envie de découvrir le roman initial, en attendant la suite en version dessinée...