L'histoire :
L’homme mort : Philipp Trent est sergent dans la police montée, promenant son chien d'une mission à l'autre dans des paysages enneigés, où les rencontres sont rares. Au milieu d'une nuit froide, réveillé par des hurlements de loups, il porte secours à une jeune femme, Agnès de Saint Yves, partie à la recherche de son demi-frère disparu. Trent décide d'accompagner la jeune femme, n'osant pas lui avouer la raison pour laquelle lui aussi cherche à arrêter André Harlow. Alors que le périple se poursuit, révélant peu à peu la vérité sur le jeune homme, Trent et Agnès découvrent sans vouloir les accepter, les sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre…
Le Kid : Après le départ d'Agnès partie retrouver sa mère, Trent se lance à la poursuite d'un étonnant braqueur de banques qui sème derrière lui des vers d'Arthur Rimbaud…
Quand s’allument les lampes : Solitaire mais ne parvenant pas à oublier Agnès, Trent va ensuite tenter de rejoindre la jeune femme, pour finalement échouer, déçu par ce qu'il aura découvert, dans la petite bourgade de Thornton, où il tente d'oublier son chagrin dans l'alcool. Pendant ce temps, la ville subit la loi d'une bande de truands qui rançonnent les vieillards, au nez et à la barbe d'une police locale dépassée.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier volume de cette intégrale (il y en aura trois) permet à ceux qui étaient passés à coté des aventures de Trent de découvrir les premières aventures d’un personnage attachant, qui marque une étape importante dans la carrière du scénariste Rodolphe. Ce sergent honnête et droit, intègre jusqu'au bout des ongles, aurait pu être un héros modèle de plus, dans une BD classique. Mais les sentiments du personnage, son humanisme profond, sa tendance à la rêverie, lui donnent une dimension intime très rare dans la BD d'aventures. Pour autant, on ne s'ennuie pas un instant, et les aventures de Trent sont des modèles d'originalité, rythmées par des scènes d'action palpitantes. Il fallait oser construire un album autour d'un braqueur de banques qui sème sur son passage des vers d'Arthur Rimbaud ! Mais ça passe tout seul, on y croit, on en redemande, et chacune des trois aventures distinctes (L'Homme Mort, Le Kid et Quand s'allument les lampes) apporte son lot de surprises et de retournements. Au crayon, le dessinateur Leo réalisait ici sa première série grand public, quelques 2 ou 3 années à peine avant le fabuleux succès d'Aldebaran. Mais tout est déjà là, dans les pages du dessinateur d'origine brésilienne : le trait faussement rigide mais extraordinairement précis, le goût des paysages, les étonnants dessins d'animaux (le chien de Trent est incroyablement vivant et présent), et les visages en gros plan, lumineux. Un premier volume captivant, qui se lit d'une traite. Une BD grand public intemporelle, collaboration exemplaire entre 2 grands professionnels de la BD d'aventures. A mettre entre toutes les mains.