L'histoire :
Un peu boulotte, un peu bougon, un peu caractérielle… et pour cause ! Depuis sa naissance, Garance est dotée d’un don particulier : celui d’apparaître instantanément dans le souvenir de tous les gens qu’elle rencontre. Un laissez-passer universel extrêmement pratique, notamment pour s’affranchir de toutes contingences matérielles. Ce qui ne l’a pas aidé à se constituer un tempérament responsable… Aujourd’hui, elle a été recrutée en compagnie de deux autres individus dotés eux aussi de talent paranormaux insolites. En effet, la charmant Hugo a la faculté d’entrer dans les pensées des gens avec qui il fait l’amour. Et le schizophrène Dominique est doté d’une seule personnalité pour deux corps différents, un masculin et un féminin, qui alternent leurs périodes d’éveils : quand l’intello travaille, le sportif roupille et inversement. Tous ensembles, ils sont au service de ce qu’il convient de définir par un « ange déchu » qui veut retrouver sa place au paradis. Pour cela, cet être qui change d’apparences comme de chemises, leur confie régulièrement des missions spéciales. Aujourd’hui, il s’agit d’enquêter sur une vieille dame qui n’apparait strictement qu’aux yeux des personnes sur le point de mourir, leur chuchotant de terribles secrets au creux de l’oreille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A peine commence-t-on à comprendre les mécanismes fantastiques qui régissent la vie des ces super-héros d’un genre nouveau, que le scénariste nous surprend aussitôt en contrepied, avec l’avènement de nouveaux phénomènes paranormaux insolites et énigmatiques. Ce petit jeu de chaises musicales narratives s’avère jubilatoire, et rend cette série pas comme les autres très attachante. Jean-David Morvan, scénariste lui aussi schizophrène, a toujours eu la volonté de surprendre le lecteur ; rarement il n’y sera aussi bien parvenu qu’au travers de Trois… et l’ange. Accrochés que nous sommes par ces conjectures originales, on en oublierait presque de remarquer le dessin de Pedro Colombo. Une fois de plus, l’espagnol fait parfaitement rentrer son trait semi-réaliste de haute volée dans un découpage ultra dynamique, avec beaucoup de mouvements et de perspectives affolantes. Un premier diptyque bouclé (autour de Yann et de son auto-clonage quotidien), un nouveau débute avec ce tome 3. Après une première partie retraçant l’enfance de Garance, l’intrigue met du temps à démarrer. Alternant avec les interventions muettes de cette énigmatique chuchoteuse, d’autres séquences prennent le temps de resituer le contexte psychologique complexe de ces individus extraordinaires. Au terme d’un coup de théâtre aussi inattendu que lourd de conséquences, les auteurs nous donnent rendez-vous en plein suspens pour un quatrième opus, a priori pour un éclaircissement en règle sur la femme invisible qui chuchotait à l’oreille des condamnés…