L'histoire :
Depuis son plus jeune âge, Garance a le pouvoir d’apparaître dans la mémoire des gens qu’elle rencontre. Pratique pour se sortir de toutes sortes de situations ! Elle a rejoint 2-3 autres personnages également doués de talents paranormaux. Hugo a la capacité de lire dans l’esprit de ses partenaires sexuels. Et l’âme de Dominique vit en alternance dans deux corps, une femme intello et un black herculéen ; l’un s’endort lorsque l’autre se réveille. Habitant une superbe demeure, tous trois sont managés par un ange déchu qui veut se refaire une place au paradis et qui change en permanence d’apparence physique. Leur mission : mettre fin à la malédiction qui frappe les membres d’une autre famille, appelés les « éphémères ». En effet, depuis des générations, un clone d’eux-mêmes se réveille chaque matin à leur côté. Passé l’âge de 60 ans, l’éphémère le plus vieux a entrepris de faire le ménage en immolant par le feu tous ses doubles. La tâche est rude : il y en a plus de 16 000… Or Garance est justement tombée amoureuse de l’un d’entre eux, Yann, artiste peintre, retrouvé immolé dans la chambre d’un palace…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le début de cette série fantastique s’était révélé original, étrange et très enthousiasmant ! Nous y suivions des personnages pourvus de pouvoirs inédits, sans effets visuels tape-à-l’œil, évoluant dans un quotidien contemporain. Dans cette suite, Jean-David Morvan confirme l’atout du réalisme, sans l’inconvénient de la banalité. Le scénariste s’émancipe donc des clichés du fantastique : ses personnages sont des « super-héros ordinaires », mais dont la complémentarité reste encore à prouver. Ce faisant, Morvan tente d’aborder un curieux sujet : la difficulté qu’ont les super-héros de vivre avec leurs pouvoirs. Au dessin, Pedro Colombo cerne parfaitement ce climat décalé, ce malaise omniprésent : les ciels sont gris, les mines tristounettes, les vues de Paris sont celles que les franciliens vivent tous les jours, l’héroïne est potelée et un peu agaçante… Pourtant de nombreux aspects coincent. On ne croit pas vraiment à l’amour de Garance pour l’éphémère Yann, issu d’une rencontre d’une nuit. En outre, le coaching de l’ange, changeant en permanence d’apparence physique, brouille l’intrigue sans lui apporter de réelle plus-value. Mais le plus dérangeant est le personnage éphémère qui s’auto-clone chaque jour, dont les développements font du surplace jusqu’au dénouement moyennement convaincant. Un rythme un peu mou, des rebondissements ternes, un intérêt moindre… Morvan semble avoir eu comme un trou d’inspiration pour clore ce premier cycle, ce qui dans sa production démesurée est suffisamment rare pour être souligné. Pas grave, JD, ça reviendra au prochain.