L'histoire :
Sur le parking d’une station service, un couple et leur petite fille font halte sur la route des vacances. Au moment de repartir, ils sont pris d’une sorte de fulgurance : ils allaient oublier Garance, leur seconde fille. Cette dernière est en fait une fille d’origine mystérieuse qui possède le pouvoir fantastique de s’introduire dans le souvenir des gens qu’elle croise. Ainsi, elle change de parents selon son gré. … et traverse la vie sans jamais être contredite. Adulte, elle mène toujours cette existence nomade. De passage sur Paris, elle use encore de son pouvoir pour « entrer » dans la vie d’un artiste, Yann Adine-Raze, et se nourrir au buffet de son vernissage. Mais au moment où Yann se rappelle d’elle, étrangement un vieil homme subit lui aussi la fulgurance de son souvenir. Car Yann est pourvu d’une malédiction. Chaque jour, il se réveille à côté d’un clone de lui-même, définitif et immortel ! Au crépuscule de sa vie, il a décidé de « faire le ménage » en supprimant un à un ses 16 425 clones qui peuplent la planète et qu’il considère comme « éphémères »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Diable ! Il y avait au moins 6 mois que Jean-David Morvan n’avait pas signé le scénario d’une nouvelle série ! Pour combler ce vide, le prolifique auteur nous gratifie d’un petit bijou aussi étrange qu’original. Tout en abordant un schéma narratif novateur, Morvan parvient en virtuose à rendre limpide ce thriller fantastique pour le moins insolite. Ce premier tome nous présente surtout Garance, héroïne boulotte et somme toute assez peu attachante, pourvue d’un pouvoir inédit. Mais les autres personnages présentent des caractéristiques tout aussi intéressantes. Yann se duplique au quotidien. Dominique possède deux corps pour une seule âme. Hugo est capable d’entrer dans l’esprit de celle ou celui avec qui il fait l’amour… Ces deux derniers protagonistes entreront certainement en scène dans les épisodes à venir, qu’on espère tout aussi frais et palpitants que cette mise en bouche. Car pour le dessin, Morvan s’est entouré d’un jeune artiste ibérique, Pedro Colombo, pour qui Trois… et l’ange est la première série. Son style semi réaliste se caractérise par des arrières plans parfois dénués d’encrage, mais surtout par un trait précis qui s’inscrit dans un découpage « morvanesque » une nouvelle fois très dynamique. Un très bon début !