L'histoire :
Lou (Lewis) Reed a toujours été mal compris. D'emblée, il est profondément certain qu'il est un artiste né. Adieu maman et ses séances d'électrochoc pour sa « déviance » et bonjour le nouveau monde. Pour prendre les bonnes décisions, il faut un peu de dope. La petite fête chez Pickwick lui apporte des réponses sur le futur. Un pote lui présente John Cale avec qui, tout de suite, il accroche. Puis, petit à petit, se rajoutent d'autres personnes pour créer « Les falling strikes ». Mais le succès n'est pas au rendez-vous. Angus propose de changer le nom du groupe par rapport au titre d'un livre trouvé dans un caniveau « The Velvet Underground ». Le journaliste Al Aronowitz les repère dans un film expérimental et décide de les manager. Cette idée déplaît à Angus, qui décide de partir. Comment trouver en batteur en 2 jours ? Par chance, on connaît toujours quelqu'un qui connait quelqu'un. C'est là qu'arrive Maureen. Qu'importe si le premier concert ne remporte aucun succès. La petite scène d'un café va leur permettre de s'épanouir artistiquement, sans limite et sans interdit. New York, une nuit de décembre 1965, Manhattan sous la neige, quelques part sur la troisième rue. Andy Warhol est avec Barbara Rubin. Elle veut absolument l'emmener au café Bizarre. Ce qui est surprenant repose sur ce son étonnant. Andy les prend sous son aile et les emmène à la Factory. Un lieu de tous les possibles et de l'improbable. Surtout avec la rencontre qui va changer la donne. « Laissez-moi vous présenter ma chouchou number one... ». Débute alors une véritable histoire d'amour/haine du rock, qui explosera en plein vol.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Beaucoup d'entre nous ont grandi avec les albums de The Velvet Underground. Surtout celui avec la mythique banane d'Andy Warhol sur la pochette sorti le 12 mars 1967. Mais que savons-nous de l'histoire très tumultueuse de ce groupe aussi fougueux, drogué qu'enflammé ? Peut-être l'auteur Prosperi Buri a lui aussi eu un brin de nostalgie pour nous replonger auprès de saltimbanques dotés de caractères bien trempés. Leur génie mélangé à leur folie a abouti à des sonorités envoutantes. La consommation de stupéfiant en tous genres et en toutes occasions a permis cette sonorité à la limite du trip. Pourtant, à l'époque, ils peinent à se faire une place, contrairement à ce que l'on constate aujourd'hui. Même Sunday Morning ne passe pas en radio. Après des débuts difficiles, le succès finira par succéder. Mais à quel prix ! Le groupe se disloque progressivement pour suivre de nouveaux chemins : retourner chez ses parents ou reprendre la fac. Des nouveaux chemins assez éloignés des artistes rebelles qu'ils espéraient être. L'auteur fait ressentir page après page sa passion pour cette musique et ce groupe. Il nous emmène au plus proche des membres qui ont vécu une incroyable histoire terminée loin de l'apothéose. Les choses se créent parfois par hasard et se dissolvent de la même façon. Côté graphique, on aurait pu s'attendre à quelque chose de psychédélique. Néanmoins, ce n'est du tout l'état d'esprit du groupe, malgré l'époque. Buri va au plus simple, franc, sans chichi, sans bordures de cases. Il nous introduit auprès de gens presque ordinaires. Ce qui est tout à fait cohérent avec ce choix du noir, blanc et rouge. Une pertinence de traitement qui nous fait dévorer la BD d'une traite. Des pages noires contenant régulièrement des citations de l'époque nous immergent encore mieux. Petit conseil de lecture : en fond sonore, faîtes raisonner leur musique.