L'histoire :
Depuis plusieurs lunes, un mal noir recouvre progressivement tout le pays des cherokees, étouffant la végétation, les animaux et les hommes. Dans ce contexte, le guerrier Equani a trouvé l’amour de sa vie, Washita, qu’il entrapercevait jusqu’alors en rêve. Puis Equani a poursuivi son défi insensé de remédier au fléau, quitte à affronter l’indicible. Or les divinités animales sont justement en train de tenir leur grand conseil, et l’issu de ce conciliabule ne laisse guère de mystère : la décision devrait être prise d’une guerre des animaux contre les hommes, ces derniers étant tenus pour responsables du mal noir. Animé par sa témérité et sa loyauté, Equani ose interrompre leur réunion en jetant au milieu de l’assemblée les têtes décapitées de deux ours. Le dieu Yânû voit rouge. Dans un climat de tension extrême, Equani s’explique et met en accusation Uktena, un python géant, diabolique, qui est selon lui à l’origine de la création de la maladie. Inâdû, le dieu des serpents, est d’autant plus en porte-à-faux, qu’Equani reçoit le soutien d’Awi-Usdi, le dieu des daims. Hélas, cela ne suffit pas à faire revenir les autres divinités sur leurs velléités belliqueuses. Une guerre sanglante éclate, à laquelle participent bien d’autres forces occultes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme prévu, le 5ème tome de cette épopée indo-américaine ésotérique apporte le dénouement attendu. On se doute que le mal noir sera identifié et neutralisé, que la quête du héros Equani parviendra à un aboutissement… oui mais lequel ? Tout en tutoyant un vague répertoire écologique, le fond de l’histoire emprunte les canons du registre ésotérique et les stéréotypes de la quête classique : le serpent est le mal, le héros est gentil et fait preuve d’abnégation, l’amour est plus fort que tout… Et quoiqu’il en soit, rien n’est possible sans l’omnipotence des entités divines supérieures. Néanmoins, l’objectif narratif que s’était fixé Séverine Gauthier est plutôt atteint, qui visait à conjuguer les codes graphiques de la culture cherokee au medium BD franco-belge. Sur ce plan, le travail au dessin de Thomas Labourot est intéressant (quoiqu’un poil moins audacieux sur ce dernier volet). Labourot est relayé par la colorisation de Christian Lerolle, qui plonge les séquences de cet ultime volet dans des ambiances très marquées par des teintes adaptées à la situation : le gris tempête, le rouge sang, les décors blanc Matrix… Notons enfin que les auteurs seront allés au terme de leur saga indienne en un temps relativement restreint : 5 tomes en 2 ans et demi.