L'histoire :
En 1956, un petit avion « d’inspecteurs » survole l’immensité de la forêt amazonienne, à la recherche de quelque chose. Soudain, il est pris pour cible par deux soucoupes volantes ! Touché, il perd une aile et part en vrille. Trois mois plus tard, un sous-marin de l’armée américaine remonte les méandres du fleuve en surface, à la recherche des experts portés disparus. A son bord, le capitaine Webster, un colosse explorateur, est épaulé par l’agent spécial Betty Jones, du Département de la Défense, une rousse menue et sexy, mais directive. Ils retrouvent l’épave de l’appareil encastré au sommet d’un arbre. Webster grimpe et constate qu’il n’y a aucun survivant. Il en redescend la précieuse mallette qu’ils étaient venus récupérer. Mais alors qu’ils poursuivent leur exploration, ils tombent sur une prodigieuse base de lancements spatiaux, cachée dans la jungle ! Ils pénètrent à l’intérieur et sont aussitôt surpris par un robot géant muni de pattes comme des tentacules, qui les agresse. Entre esquisses et fuite, Webster et Jones répliquent à coup de révolver. Sous le corps principal du robot, se trouve le tristement célèbre emblème des nazis, une croix gammée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Houlala, les nazis construisent des robots géants sur la Lune pour prendre leur revanche et dominer le monde ! Heureusement deux intrépides agents des services secrets américains veillent… Tel est le pitch de SF de série B pour ce one-shot scénarisé par Jean-Marc Lainé (sur une idée de Tony Larivière) et dessiné par Laurent Zimny. Vous aurez traduit que le propos de fond n’est pas trop au réalisme, mais plutôt au rocambolesque, au parodique, au grand-guignolesque. Une fois accepté le postulat, l’aventure est ultra peps et dynamisée sans le moindre temps mort. Elle nous emmène de la jungle amazonienne à la face cachée de la lune, avec des intrigues d’espionnage façon James Bond, des assauts galactiques façon Star Wars, des robots géants tentaculaires façon La guerre des mondes et des tas de clins d’yeux variés dans les détails (King Kong, les Simpsons, Gaston Lagaffe…). Bref, tout le catéchisme de la pop-culture rosewelienne, du Zorglub hégémonique de Spirou et les codes visuels des nazis ont été assimilés et se trouvent ici recrachés au service d’une aventure d’action débridée et survitaminée. Elle s’appuie sur un duo classique : un colosse costaud et une petite nénette toute frêle (Astérix et Obélix). Le plaisir de lecture doit surtout au dessin stylisé (quasi vectoriel), caricatural et encré de Zimny, qui joue avec les clairs-obscurs, les ombres et les dégradés, dans une ambiance colorimétrique souvent limitée aux teintes rouges/bleues, très sixties.