L'histoire :
Au prix d’une traque haletante et internationale, Jason McLane, alias XIII, a récupéré des écrits originaux révélant certaines vérités historiques sur les premiers colons américains qui ont rejoint le nouveau monde à bord du Mayflower en 1620. Aujourd’hui, il consulte un spécialiste à Amsterdam afin que ces derniers lui soient traduits et explicités. Ce que révèlent ces documents est tout simplement stupéfiant. En effet, Jason se savait déjà descendant de ces puritains, il apprend désormais qu’il serait en droite lignée l’unique descendant de la reine Elisabeth 1ère ! Mieux que ça : l’Angleterre serait l’héritière légitime d’un morceau de l’état du Maine, et lui-même aurait donc sa place au sein de la « fondation » qui cherche à l’éliminer, représentante des premiers colons. Mais à peine est-il instruit sur ces révélations, qu’un tireur embusqué les canarde depuis l’immeuble d’en face. Dans la fusillade, le professeur en Histoire est abattu. Jason et sa jeune protégée Annika parviennent à s’enfuir, entre les balles. Pendant ce temps, le colonel Jones et le général Carrington sont toujours prisonniers dans une grotte des talibans. Mais le talent de Jones pour la répartie va aggraver son cas…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Emportée par le flot tumultueux de son potentiel marketing, XIII, série culte du 9ème art, n’en finit plus de s’étendre en conspirations internationales rocambolesques. Au point que ce thriller d’espionnage et d’aventures est devenu la parodie de lui-même : dans ce 24ème opus qui conclut un cycle (espérons même la série), nous apprenons – sans blaguer – que XIII est le descendant unique et direct de la reine anglaise Elisabeth 1ère. Et pourquoi pas le beau-frère du pape ? Le dessinateur Youri Jigounov fait correctement son job, à l’aide du style réaliste un peu froid, mais équilibré et soigné, qui sied au registre. Evidemment, le héros à la mèche blanche démêle tout un bouzin, repérant les snipers, précédant ses poursuivants dans leurs intuitions, participant au sauvetage de ses amis, et provocant frontalement en leur tanière les puissantes forces obscures et mafieuses qui le harcèlent. Waow quel homme. Le scénario concocté par Yves Sente est cependant cohérent, pour qui a un plein tube d’aspirine à sa disposition. Le repreneur narratif de la série va jusqu’à prouver qu’il s’est trituré les méninges (nous n’en doutions pas) pour établir cette conspiration, en terminant cet opus par la généalogie détaillée de Jason McLane, rédigée au kilomètre sur 6 pages, façon document XIII Mystery – L’enquête (l’opus T13). Mais sincèrement, combien de lecteurs auront envie de la décrypter ? Le job de scénariste consiste en théorie à mettre en scène une histoire afin qu’elle soit prenante et accessible… ce n’est hélas pas le cas, ni pour l’un, ni pour l’autre, dans ce 24ème opus qui a le seul mérite de terminer proprement un rebond narratif de trop.
