L'histoire :
Depuis que Zorro a mis le gouverneur Don Elméchanto derrière les barreaux, le train-train s’installe dans son petit village mexicain. Sous les traits du justicier masqué, Don Diego de la Vega fait certes toujours régner la justice, en arrêtant un brigand par-ci par-là… mais en dilettante et sans trop faire gaffe à dissimuler sa véritable identité. Lors d’un traditionnel saut acrobatique depuis le lustre de la taverne, il se pète même la tronche sur le vieil instituteur et le laisse paraplégique. Les conséquences seront terribles : un nouvel instituteur, un jeune, débarque. Don Winnero de la Gagna est beau, cultivé, il a des cheveux blonds comme les blés et un regard charmeur. Sexualidad est immédiatement conquise, au grand dam de Don Diego, blême. Encore pire, au même moment, un second justicier masqué, autrement plus moderne et efficace, se positionne également sur le marché des redresseurs de torts : Wolverino ! Don Diego fulmine et tente de rivaliser… en vain. Pour exister, le voilà réduit à faire des animations commerciales dans l’épicerie locale.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec sa sympathique idée de détournement parodique et son humour percutant, le premier recueil avait été une excellente surprise. Dans cette suite, selon le même mode de gags d’une demi-page (76 au total, plus une préface de Don Guillaume Bouzardo), l’effet de surprise fonctionne évidemment moins. Toutefois, les ressorts comiques demeurent foncièrement aussi drôles. Aux scénarii, Fabcaro renouvelle le décorum en coltinant un double rival à Don Diego / Zorro. Primo, l’instituteur Don Winnero dirige sur lui toutes les attentions de Sexualidad. Secundo, le justicier Wolverino – une parodie des super-slips Marvel et consort – lui fait de l’ombre sur le marché de la veuve et de l’orphelin. De fait, Zorro est passablement obligé de se reconvertir en animateur de gondole pour superettes ou en vendeur chez McDo… Ce faisant, on s’éloigne certes largement du cadre strict du feuilleton, mais après tout, qu’importe : la fraîcheur et la fantaisie priment pourvu qu’elles titillent les zygomatiques… et c’est le cas. D’autant que ce champion des abrutis de Don Diego s’appuie toujours sur les seconds couteaux cultes : le sergent Garcia, le cheval Tornado et le domestique sourd et muet Bernardo. Les mimiques de ce dernier, avec des mains dans tous les sens pour s’exprimer, demeure l’un des piliers comiques majeurs de la série, sous les crayons modernes et enjoués de Fabrice Erre.