L'histoire :
Zowie, un ado féru d’histoires imaginaires et de mondes fantastiques, a été transféré dans un internat réservé aux enfants récalcitrants. A peine y a-t-il fait de nouvelle connaissance, qu’il trouve dans la bibliothèque poussiéreuse de l’école un drôle de bouquin appelé « Magisterra ». Sur un mot de passe prononcé – curieusement, il s’agit de son prénom ! – le bouquin se transforme en grimoire et s’ouvre sur un monde féerique. Une main s’en extirpe aussitôt, pour attraper son ami Sumo et l’entrainer à l’intérieur, avant que le livre se referme et que le surveillant en chef de le confisque ! Zowie, Loulou et Grand parviennent alors à reprendre le bouquin à l’infâme surgé et rejoignent leur ami dans ce monde féérique. Ils débarquent au-delà de la ligne frontière des ignobles « excrémentiels », une cohorte de créatures hideuses, puantes, stupides et belliqueuses. De loin, Zowie et ses amis aperçoivent un elfe sur le point d’être torturé par cette répugnante armée et ils le délivrent. En fuite, ils sont poursuivis par les excrémentiels du commodore Procto, qui en profite pour tester ses « mutants ». Ils sont sauvés par Sumo et ses nouveaux amis : une fée, une manticore (un lion volant), un nain et un gnome…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous en conviendrez à la lecture de ce résumé, Zowie a des relents d’Harry Potter… Sauf que la BD a été créée bien avant les romans de J.K. Rowlings, étant donné qu’il s’agit ici de la réadaptation d’une histoire déjà publiée dans les seventies dans le journal de Spirou ! Parlons bien de « réadaptation » et non d’une simple réédition, car les auteurs Christian Darasse et Serge Bosmans (dit Bosse) ont essentiellement repris les ingrédients de leur décorum, pour en actualiser les dialogues et les rebondissements. Cela aboutit à une espèce d’ersatz mi-figue-mi-raisin en raison de nombreuses incohérences, d’une narration tantôt consensuelle, tantôt irrégulière, ou de bavardages un peu vains… En fait, le plus convaincant dans cette « mise à jour », ce sont les couleurs de Benoît Bekaert, tout à fait dans le ton de ce qui se fait aujourd’hui. De bonnes séquences (le sauvetage de l’elfe) s’alternent ainsi avec d’autres plus facultatives (le bourreau qui se coupe le bras). Autre exemple pour le phrasé : Zowie jure doucettement en disant « mer…credie » puis, plus loin, il dit carrément « Fuck ». Bref, on dirait un peu des vieux qui cherchent à parler djeunz… Néanmoins, le jeune public n’en tiendra pas rigueur, car l’histoire ne manque pas de dynamisme, de rebondissements et de fantaisie…