L'histoire :
En travaillant dans son potager, Elise cueille une courgette pleine de taches, alors qu'elle est très rigoureuse sur son approche bio. Elle n'a jamais vu ça, et va sans perdre de temps montrer le légume à un biologiste. Le constat est sans appel : la courgette est victime d'un sol complètement pollué, probablement à cause de l'usine à l'entrée du village. Avec son ami Martin, étudiant en économie, Elise décide de ne pas se laisser faire. Elle veut comprendre et elle veut agir. Un rendez-vous avec le patron de l'usine incriminée ne va mener à rien. Elle va alors approfondir ses connaissances pour frapper aux bonnes portes, celles qui pourront faire bouger les choses. Elle va en parallèle entamer un parcours d'apprentissage des grands penseurs de l'économie qui ont tenté de lier leur travail aux enjeux de l'environnement, à commencer par Thomas Malthus qui théorisait un lien nécessaire entre le nombre d'humains sur Terre et les ressources de la planète. Pour s'apercevoir que les idées sont nombreuses, que des théories existent depuis des décennies, mais qu'il est très difficile de faire bouger les choses...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec cet album très dense, la BD est une nouvelle fois utilisée pour vulgariser des fondamentaux, ici économiques et environnementaux. Et une nouvelle fois, c'est un pavé aride qui nous est proposé, qui aligne les paragraphes d'explication et les images humoristiques. Les auteurs ne choisissent pas la neutralité, et si leurs références bibliographiques sont riches, les illustrations renforcent l'idée des méchants qui polluent face aux gentils qui cherchent des solutions. L'usine de l'entrée du village (qui évidemment fabrique des bouteilles en plastique) donne le ton du manichéisme, que les auteurs tentent pourtant de pondérer un peu à mesure que le livre avance. On apprend quand même beaucoup de choses sur les grandes dimensions de la transition nécessaire vers une économie décarbonée. On parle des enjeux déséquilibrés des pays riches et des plus pauvres, du rôle historique du pétrole, de la croissance verte, du greenwashing... Et de l'énorme difficulté d'avoir un impact rapide avec la lourdeur des structures qui gouvernent les états et l'Europe. Face à la difficulté de rendre abordable cet ensemble de références, les auteurs choisissent une forme de simplification des responsabilités. Elise avec sa courgette, qui prend l'avion pour New York afin d'y trouver des réponses, est symbolique du mélange des besoins individuels et des enjeux globaux.
