L'histoire :
Filien, Shaâl et Galin ont-ils échoué dans leur mission prophétique ? Ils croyaient devoir unir les 4 clés de Ganahan pour éviter le télescopage de leurs planétins, en une effroyable apocalypse… Or, en les détachant de leurs socles, ils ont au contraire précipité ce chaos fatal. Le cataclysme a bien eu lieu : Bazarin, Botlan et Lior se sont entrechoqués, conduisant au cataclysme tant redouté. Pourtant, Filien se réveille après plusieurs jours de fièvre, dans un lit douillet, choyé par une belle indigène, Tara. Dans son délire, il s’est souvenu des derniers instants avant la collision, à bord du flacaplotte. L’engin volant avait en effet été transformé en machine à voyager dans le temps, par son autre lui-même venu du futur ! D’où la raison de son existence dans (ce qu’il croit être) l’avenir… Il en déduit donc que Galin et Althis ont eu aussi fait le voyage temporel. Accompagné de Tara, dont il teombe peu à peu sous le charme, il part en excursion sur les lieux de son « atterrissage ». Bizarrement, il trouve les paysages semblables à ceux de son planétin, ce qui est impossible, vu que ce dernier a théoriquement été pulvérisé…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quatre princes, quatre clés, quatre planétins, quatre tomes : c’est logique. A la fin du troisième épisode, les lecteurs en étaient restés coi : les quatre mondes de Ganahan étaient pulvérisés, ainsi que tous les protagonistes, en une dantesque explosion apocalyptique. Rebondir sur un tel cliffhanger relevait de la gageure, et cela était pourtant nécessaire pour « finir » l’histoire. Au scénario, Raphaël Drommelschlager s’en tire donc avec une pirouette drôlement commode… et quelque peu complexe à décrypter. C’est un peu le problème des paradoxes temporels : selon qu’on déroule la problématique dans un sens bien défini, on finit toujours par trouver une solution bancale. Si on prend le temps de revenir en arrière et de lire attentivement, on finit néanmoins par s’y retrouver. Drommelschlager insiste, de fait, sur moult débroussaillages, et à défaut d’être parfaitement fluide, l’explication finale est (à peu près) cohérente. Au dessin ET aux couleurs (depuis le t.2), Tony Valente livre une nouvelle fois de très belles planches. Aussi soignée sur les personnages (avec une légère « tendance manga »), que sur les décors, l’aventure remplit en outre cette fois 54 pages (+15% de contenu bonus). Il est juste un peu dommage que la bataille tant attendue entre Althis et Galin (qui ravira les fans de Dragon Ball) soit dépouillée d’arrières plans. Si une certaine poésie se dégage toujours de l’ensemble, le ton de ce quatrième et dernier opus est néanmoins plus grave. Joyeuse, presque infantile sur le tome 1, la trame se sera donc faite de plus en plus tragique à mesure que les couvertures se sont assombries. Trifouille de Flacaplotte, et c’est bien là le principal : les auteurs ont mené leur aventure à terme avec maestria, formant un chouette quadriptyque d’heroïc-fantasy divertissant et enchanteur.