L'histoire :
Par l’intermédiaire d’une journaliste radio, Bénavidès a réussi à alerter les médias de l’apocalypse qui va s’abattre sur la planète terre dans moins de 6 jours. En effet, un bug informatique empêche d’annuler le programme de destruction nucléaire d’une météorite se dirigeant droit vers la terre, et le résultat promet d’être encore plus destructeur que l’objet céleste en soi. La catastrophe est inéluctable. Les forces de police ont du mal à contraindre les émeutes et les pillages. Le président américain refuse toute aide extérieure, prônant une résolution du problème autonome par les USA. Il garantit d’avoir les meilleurs savants du monde et les moyens financiers d’appliquer leurs solutions. Officiellement, ce protectionnisme vise à empêcher l’espionnage technologique ; officieusement, le président jubile à l’idée de participer à la reconstruction d’un nouveau monde, à la tête d’une poignée de survivants nantis. De son côté, Bénavidès est comme dans un état second. Convaincu d’être déjà mort, il se croit invincible jusqu’au jour J. C’est alors que Guillot, un agent de la DGSE française entre en scène. Suivant la piste du tueur Lambaratidinis, il remonte la piste de Bénavidès et parvient à réanimer en lui une lueur d’espoir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Allez, tenez bon : plus qu’un tome et c’est terminé ! 7 secondes est une série d’autant plus palpitante que Gérald Parel, le dessinateur, n’est pas un foudre de guerre quand à son rythme de production. En moyenne un album tous les 3-4 ans, c’est raide pour les fans ! En grand professionnel, Jean-David Morvan utilise habilement toutes les ficelles de son scénario, orchestrant à la perfection ce thriller d’anticipation véritablement palpitant, sans jamais céder à la facilité. – A noter, le prolifique scénariste est caricaturé dans cet album : il est Trannoy, le conseiller scientifique du président. – Toutefois, le plus frappant dans cette série est certainement l’évolution du graphisme de Parel. Son dessin innove d’album en album, tendant vers des encrages sombres et contrastés à outrance, proche des comics américains. Cadrages savants et torturés, traits acérés et parfois « trashés » exprès… Ce graphisme très particulier partage les fans. Les uns regrettent que l’harmonie graphique ne soit pas de rigueur du premier au dernier tome. Les autres (dont nous autres, bédiens) trouvent génial que le dessin participe pleinement à un sentiment de malaise allant crescendo, en outre d’une grande maîtrise artistique. D’ailleurs, la colorisation de Kness, à l’aide d’aplats de couleurs décalées, accompagne également cette ambiance qui prend aux tripes. A l’approche de la fin du monde, la perception de la réalité se déforme au profit d’une ambiance âpre et sans concession. Puissant et glauque…