L'histoire :
Le système ruivivarien est en effervescence. Acriboréa est devenu l’enjeu majeur d’un conflit où l’hégémonisme terrien subit la révolte autochtone. Cette rébellion planifiée de longue date par Phasmides, Nominoss et Malorgnes se dévoile au moment même où la 2e vague terrienne approche l’orbite acriboréenne. L’étau se referme, broyant (grâce à l’utilisation de 11 « Incertains », terriens pourvus d’étonnantes facultés) les nouveaux colonisateurs et permettant le contrôle de la planète Hope. Échappant in extremis aux Phasmides, le colonel Palliger et 3 des derniers Incertains quittent Hope aux manettes d’un antique Jumpshuttle. A l’approche d’Acriboréa, la vision apocalyptique du vaste champ de bataille leur confirme l’urgence et la nécessité de leur intervention. L’équipage parvient à entrer en communication avec le centre de commandement des forces terriennes pour apprendre que seule la capitale Ormance tient encore debout. Dernier officier supérieur en vie, Palliger prend le commandement des forces armées et déclenche immédiatement la directive Arca. En effet, l’annonce de la présence du sergent Griffitt aux cotés du Gouverneur d’Acriboréa dans un Blockhaus, confirme au militaire l’accomplissement de la dernière phase de la stratégie génocidaire alien…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
15 mai, les rotatives annoncent l’imminente sortie du 5e Acriboréa… 20 mai, abandon des réflexes primaires et cartésiens et consultation d’un astrologue… 30 mai, 2 paracétamol midi et soir pour endiguer la fièvre… Une seule question : La directive Arca parachèvera-t-elle l’œuvre en apothéose ou laissera t-elle le lecteur sur sa faim ? Finalement, le 6 juin, les 3 élèves Cordurié, Créty et Cordurié (mais non je ne bégaye pas) ont le dernier mot et rendent une copie… plutôt satisfaisante. Outre, l’impatience puérile du bédéphile avide de son toxique, le défaut des séries haletantes est de rendre le lecteur exigeant sur la conclusion. Soyons francs, de prime abord, j’en attendais une autre… Mais plus que le volume en lui-même ce 5e tome unit la série (c’est d’ailleurs l’art de la conclusion…), lui donne un sens. Et finalement, à quoi bon des pirouettes hollywoodiennes où l’on vit heureux avec plein d’enfants… Sans faire de la série un pamphlet, Sylvain Cordurié titille notre intelligence et pose de bonnes questions. Quid de la volonté de l’homme de vouloir tout maitriser, de façonner l’autre à son image ? Techniquement, la mise en scène est toujours impeccable, fidèle aux opus précédents. Les cadrages rendent la lecture fluide et en parfaite harmonie avec l’action. Coté crayons, Stéphane Créty livre un excellent travail et sert admirablement bien le rythme et la tension du récit. Les scènes « aériennes » des combats en « armures » sont particulièrement jouissives pour qui aime le space-opéra. Sans être un chef-d’œuvre, Acriboréa restera donc une série de référence qui à l’avenir sera immanquablement comparée. C’est déjà la marque des grands…