L'histoire :
Ça sent pas bon : c’est bientôt la rentrée. Laura est grave déprimée, elle a le seum ! Et c’est pas la daronne avec sa manie de toujours lui demander de faire ceci ou cela qui va lui remonter le moral. On ne peut même pas écouter de la musique tranquillement ! Il y a toujours un truc à faire : si c’est pas décharger la voiture, c’est mettre les affaires sales dans la panière à linge. Sérieux, la lose ! Laura rentre en première et franchement, c’est pas le top. Elle a Mme Roux et elle finit à 17h les lundis et les jeudis. Pire encore : la prof de maths est déjà absente pendant au moins trois semaines ! Et évidemment, maman la harcèle pour avoir le plus d’infos possibles sur le prof principal, sur la classe, sur les profs de toutes les matières, sur les heures et le travail à faire. C’est la rentrée et c’est vraiment pas le pied !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est bien connu les adolescents peuvent être « chiants ». Marie Donzelli et Mademoiselle Caroline vont le developper dans un album qui raconte le quotidien d’une famille sur une année. On suit donc la fameuse Laura, rivée H24 sur son téléphone, qui n’aime pas l’école, qui en a marre de ses parents, qui ne veut rien faire à la maison, mais qui adore ses amies, son réseau wifi et ses fringues. Dis comme ça, ça ne donne pas plus envie de le lire que d’avoir des enfants ! Cependant, le propos est plus subtil. Chaque fin de double page se termine en effet sur une sorte de chute humoristique. Laura, c’est un peu comme si Mafalda avait grandi, qu’elle avait perdu toutes ses réflexions politiques et qu’elle ne pensait qu’à elle comme une vraie ado. Mais qu’on ne s’y trompe pas : la peinture de la jeunesse n’est pas caricaturale mais au contraire profondément juste. Le langage, déjà, est parfaitement imité avec des mots bien actuels et des codes SMS. Laura semble insupportable et pourtant, elle est profondément humaine derrière ce vernis de rébellion et de distance. Les rapports entre elle et ses parents sont bien décrits, tout comme les angoisses et occupations des adultes. Que voilà une tranche de vie bien brossée, donc, grâce également au dessin tout en efficacité de Mademoiselle Caroline. Les couleurs vives et le côté « cool » correspondent bien au style teenage, tout en caricaturant un peu le portait pour se moquer gentiment des personnages. 250 pages, c’est peut-être un peu longuet pour certains passages qui deviennent répétitifs, mais on se prend facilement au jeu. Y a pas à dire : Laura (tout comme la BD) est vraiment attachiante !