L'histoire :
De retour de St Malo à Paris, ce 5 octobre 1789, après la trahison de Rémi, son frère de sang, Lisandro apprend qu’une foule de femmes s’en est allé mander du pain au couple royal installé à Versailles. Lafayette, le commandant de la garde nationale, d’abord indécis, a fini par y mener également ses troupes, alors que Eglantine, Frédéric et Théroigne y accompagnent Jean Joseph Mounier, le président de l’assemblée constituante. Ce dernier est décidé à faire signer au roi, dépassé par les événements, la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. De son côté, Rémi, amant de la reine, lui rapporte la fortune des lettres de créances volées, en vu de financer des factions réactionnaires. Mais quand Louis XVI reçoit la délégation, Eglantine et Théroigne le prennent en otage. Sous la menace d’un couteau, elles l’obligent à signer leur document sur l’émancipation des femmes. Toute la nuit durant, la négociation va évoluer, alors qu’au dehors, plusieurs factions s’affrontent. Lafayette, toujours indécis préfère attendre, alors que Marie-Antoinette décide de passer à l’action avec l’aide de son bras droit, quitte à ce que le roi soit tué. Ce qui pourrait être, selon elle, la meilleure des choses, surtout quand ce dernier finit par se rallier à la cause du peuple et des femmes, comprenant ses erreurs passées. Et quand Rémi et la garde interviennent pour éliminer le roi et les deux femmes, c’est sans compter sur Lisandro. La révolution, et la France, sont sauvées...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans la lignée parfaite des deux précédents tomes, ce dernier opus de la saga nous livre encore et toujours une fresque de fiction historique considérablement remaniée... et étrange. Et si les dessins et la mise en page se sont légèrement allégés et aérés, le reste est à l’image des histoires précédentes : il est très difficile de comprendre le message (s’il y a) qu’ont désiré faire passer les auteurs. Dans ce mélange historique, sous couvert de Révolution Française, nous retrouvons nos héros, Lisandro en tête, toujours prêt à trucider au couteau les méchants monarchistes, Frédéric le journaliste humaniste et Eglantine qui revendique le droit des femmes. Mais l’histoire ne vole jamais très haut, alors qu’il y aurait eu matière à incorporer ces personnages de fictions dans la grande Histoire. Ici, on nous fait passer Lafayette pour un pleutre, Louis XVI pour le bon roi et Marie-Antoinette pour la garce de service – pourquoi pas ! Mais de là à revisiter l’Histoire de manière aussi rocambolesque, cela a du mal à prendre. Et l’on ne relèvera pas toutes les incohérences... Comme Eglantine se trouvant à Versailles à 16h, puis à l’Assemblée à Paris à 17h30, avant d’ y retourner à pieds pour y arriver avant Lafayette pourtant parti avant elle, à cheval ! Le plus invraisemblable étant également Eglantine, menaçant toute une nuit le roi, au couteau, alors que sa comparse possède un pistolet. Ou encore Marie-Antoinette les épiant par un trou, par lequel elle n’aurait eu aucun mal à les faire abattre, mais aussi quelques dizaines de femmes (et Lisandro !) qui suffisent à coucher les lourdes grilles du château. Sans oublier la robe enflammée de la reine qui embrase tout le château de Versailles sans que personne n’intervienne. N’en jetez plus… Il y a aussi des petites coquilles historiques, tel que Louis XVI annonçant son arrière-arrière-grand-père Louis le 4ème (au lieu de 14ème) et annonçant Louis XV comme son arrière-grand-père alors qu’il était uniquement son grand-père. De même, le découpage de certaines scènes d’action, principalement la dernière, ne semble pas dans l’ordre... Mais à ce niveau de l’histoire, vous aurez certainement déjà décroché sans espérer de suite à cette fiction décousue et peu crédible, comportant une rengaine de dialogue « décalé » et moderne, façon populisme et jeunes de banlieue.
