L'histoire :
Depuis qu’Alef-Thau a disparu, aspiré par le drone du vieil immortel, sa compagne la guerrière Malkouth, folle amoureuse de lui, n’a plus le goût de vivre. Il faut dire qu’il a ainsi été enlevé en compagnie de Diamante, son ennemie et néanmoins son indéfectible amour, qu’il venait à peine de tuer. Au domicile du mage Hogl, qui s’est mis en quête d’un remède au philtre d’amour, Malkouth se pend, malgré les protestations de tous leurs amis lutins. Mais au dernier moment, Alef-Thau revient et il a désormais deux bras ! Il décroche Malkouth à temps et lui raconte son périple et notamment l’étonnante identité du bébé qu’il tient dans les bras. En effet, le drone du vieil immortel l’a conduit en compagnie de Louroulou et du corps de Diamante jusqu’à une base cosmique sur un astre mort. Là, Alef-Thau a combattu des robots jusqu’à parvenir dans une salle d’incinération où le vieil immortel lui a expliqué qu’ils allaient régénérer Diamante dans le corps d’un bébé, dont la croissance serait trois fois plus rapide. Alef-Thau s’est donc engagé à s’occuper du bébé, en échange d’un autre bras. Voilà donc toute l’explication… qui ne satisfait guère Malkouth : elle est désormais contrainte de changer les couches de sa rivale et ennemie, promise à devenir maître de Mu-Dhara ! Cela dit, ça ne règle pas le problème d’Hogl, qui n’en finit pas de revenir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A mi-parcours, la saga d’heroïc-fantasy-science-fiction culte se poursuit au même rythme effréné que les précédents épisodes. Le fil des rebondissements est tel qu’on se demande parfois s’il ne manquerait pas des pages… mais non, Alejandro Jodorowsky a juste l’art et la manière, pour le moins culottée, de régler les choses en un coup de cuillère à pot. C’est un parti-pris, à prendre tel quel, ou sinon passez votre chemin. Cette fois, Alef-Thau glane un bras et se retrouve à biberonner Diamante en une dizaine de page, avant de s’en aller libérer Hogl d’un envoûtement maléfique, de subir un siège des armées « hombiesques » de ce dernier, durant plusieurs années (vive l’ellipse) et ils repartent déjà tous ensemble vers de nouvelles aventures. Et oui, il en va ainsi pour Alef-Thau qui combat plus que jamais ceux qu’il aime. Cela dit, cette narration particulière permet aussi de gober de-ci de-là des idées et situations astucieuses, qu’on ne trouve nulle part ailleurs (le potager dans la maison). Le dessin d’Arno est toujours aussi précis, quoique plus « aéré », à la fois moins encombré par le détail des décors et par une tendance globale à l’économie de dialogues. De fait, Alef-Thau se lit vite, très vite…