L'histoire :
Le vaisseau dans lequel se sont enfuis Alim et Bul, après avoir erré durant très longtemps, s’est écrasé sur le continent au-delà de l’océan. Le tanneur est capturé par des indigènes qui l’enferment et le traitent tel un animal. Alim a beau crier le nom de sa fille, il n’en voit plus aucune trace. Quelques années plus tard, la méditation d’un sorcier nommé Um’guz, au milieu d’une rivière, est interrompue par l’arrivée d’un convoi. L’un des caravaniers, Gumseh vient lui parler et lui annonce que le peuple est maintenant libéré grâce à l’arrivée d’hommes à la peau pâle. Une voix se fait alors entendre, il s’agit d’Alim qui est enfermé dans une cage. A sa vue, Gumseh exige sa libération ! Durant toutes ces années, le régime de Jésameth a beaucoup évolué, Khelob qui était le victimaire de la Nef Iasoubine est devenu le Grand timonier de l’Empire. Depuis son accession au pouvoir, il a considérablement fait évoluer les mœurs, emmenant sa religion par delà l’océan, et provoquant la chute des adorateurs du Serpent, attendant même Torq Djihid dans la ville de Birrmo. C’est d’ailleurs là où Alim se rend accompagné de Gumseh…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis ses débuts, Alim le tanneur a su nous convaincre grâce à ses qualités visuelles et narratives. La recette employée par Wilfrid Lupano mélange aventure, religion, humour et émotion. Le second volet nous avait laissé sur notre faim : Pépé mort, Alim et Bul voguant au gré du vent sur le vaisseau. Ce nouveau tome met en place une transition rapide où se partagent flashback et temps présent. On retrouve Alim quasiment une dizaine d’années plus tard et avec une Bul qui a proprement disparue. Le prologue est à ce propos bien amené et nous place rapidement dans l’ambiance. L’histoire est prenante et se lit à une vitesse fulgurante tant celle-ci passionne. Les dialogues sont rythmés, les rebondissements bien amenés et les personnages travaillés. La religion semble être une thématique forte pour le scénariste, qui passe d’Alim le tanneur et la pression de la Nef Iasoubine, à Corpus Crispies et la distribution de la bonne parole. La critique est virulente et met en exergue quelques dérives du pouvoir théocratique, telles que la colonisation. Au terme de ce troisième opus, les mystères demeurent nombreux : où est passée Bul ? Que va trouver le convoi au départ de Birrmo ? Une nouvelle fois, Virginie Augustin peut revendiquer fièrement son rôle de dessinatrice sur ce tome mais aussi de coloriste. Le résultat est à nouveau largement à la hauteur de nos exigences les plus pointues : des traits fins, détaillés, des ambiances divines… On ne peut qu’être dépaysé et enchanté à la vue des décors aux couleurs pastelles, si bien choisies. Des planches magnifiques, un scénario subtil et travaillé : ce 3e volet s’avère tout aussi conseillé que les deux précédents, voire tout simplement indispensable !
