L'histoire :
John Barhile, officiant religieux, se réveille à bord d’une navette à destination d’Europe, satellite glacé de Jupiter. Toujours affecté par la mort de Demy, son assistante, il essaie de retrouver sa paix intérieure et de conforter sa foi. Sa hiérarchie n’a pas apprécié sa position ambiguë lors du conflit sur Amenophis IV. Elle lui a donc infligé une sanction disciplinaire, en l’envoyant sur une base minière à l’autre bout du système solaire. Une fois arrivé dans la station, il constate que sa nouvelle affectation n’est pas franchement une partie de plaisir. Suspendue au dessus d’une crevasse érodée par le climat polaire, vétuste, la station d’Europe n’a rien du confort d’Amenophis IV. Quelques heures après son arrivée, un des pylônes s’effondre, provoquant un séisme à bord. Cette catastrophe n’empêche pas la direction de négocier avec les techniciens le débarquement du minerai contre une évacuation. La révolte gronde et le directeur ne semble pas jouer franc jeu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le précédent diptyque d’Amenophis IV faisait craindre le pire, tant son dénouement était dénué d’intérêt et de relief. Oublions donc vite ce premier cycle pour recoller avec la bonne science-fiction. Cette nouvelle histoire, complète en un tome, indépendante du premier cycle, ravira les amateurs. Pour notre grand bonheur, Dieter (Vauriens, Névé, Julien Boisvert…) livre un scénario palpitant, avec des dialogues de bien meilleure qualité, sur une thématique courante de science-fiction (une station en fin de vie doit être évacuée avant qu’il ne soit trop tard). La colorisation de Denis Dufourg colle parfaitement au style de dessin d’Etienne Le Roux (Le serment de l’ambre). Et, ô bonheur ultime, Manchu (ancien dessinateur pour l’Agence spatiale européenne et… d’Ulysse 31) supervise toujours les décors et les détails techniques. La patte de ce designer hors pair apporte beaucoup de réalisme à l’ambiance générale. Une remarque cependant : cet épisode n’a plus rien à voir avec la base martienne Amenophis IV, dont la série porte pourtant toujours le titre.