L'histoire :
Virgil est un instituteur ouvert et moderne, dans un petit village du Far-West. Par exemple, il emmène les enfants visiter le chantier est du chemin de fer, qui doit faire la jonction avec la ligne qui part de la côte ouest. Il est aussi un père comblé et attentionné, avec sa petite Angela à qui il transmet la meilleure des éducations. Un jour d’hiver, alors qu’il est sur le chemin de l’école avec Angela, il casse ses lunettes et rentre à l’improviste chez lui. Il découvre alors sa femme Joyce, en conversation « intime » avec un individu. C'est Jason, l’amour d’adolescence de Joyce, revenu d'un longue cavale avec la ferme intention de l'emmener, elle et Angela. Une rixe éclate, Virgil chute et meurt sous les coups de sabots du cheval de Jason. S’ensuit immédiatement l’attaque d’un puma qui permet à Jason de disparaître, une nouvelle fois, en brouillant les pistes. Aux yeux du shérif, qui n’est autre que le père de Joyce, le puma aura excité le cheval. Angela est inconsolable. L’année suivante, Joyce prétexte un déménagement à Baltimore pour rejoindre définitivement Jason, avec sa fille. Ce dernier s’acharne alors à exploiter un vague filon d’or, au fond d’une mine…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 8 ans d’absence de la scène bédéphilesque franco-belge (en grande partie en raison de la codirection du Label Série B au sein des éditions Delcourt), Olivier Vatine renoue avec ce western en one-shot, dans la lignée de 500 fusils et Adios Palomita. Graphiquement, l’artiste nous livre un nouveau petit bijou ! Même si la réalisation de l’album s’est visiblement étalée sur la période, le trait de Vatine (Aquablue !) n’a rien perdu de sa qualité. Les cadrages sont impeccables, les encrages sont appuyés, les paysages sublimes, le découpage dynamique et au premier plan, Angela est une vraie bombe. Une bombe qui joue avec la dynamite et qui, au climax de l’aventure, participe au remake de La grande attaque du train d’or (le film de Chrichton avec Sean Connery). Spectaculaire et réalisée avec un énorme savoir-faire, la séquence n’a rien à envier au grand-spectacle cinématographique. On pense aussi inévitablement aux productions spaghetti de Sergio Léone, en versions cinémascope. Certes, au fond, le scénario (cosigné par Daniel Pecqueur) n’est pas très original, mais au moins le traitement vaut largement le détour. La conclusion, version sauvage de la Petite fille aux allumettes, nous donnerait envie de retrouver cette héroïne dans une suite, même si l’album se suffit à lui-même.