L'histoire :
Nao et l’équipe scientifique de sa fondation se trouvent sur le continent Antarctique terrien, afin d’y faire un prélèvement de première importance. En effet, à l’aide d’un rayon laser très puissant, ils percent l’Indlansis sur 1664 mètres de profondeur, jusqu’à trouver enfin ce qu’ils y étaient venus chercher : une masse de métal. Nao descend tout au fond, attaché au bout d’un câble et entreprend de dégager la surface avec un pisto-laser. Cependant, en surface, une tempête provoque un petit choc qui redémarre temporairement le laser ! Nao échappe de peu à la carbonisation. Cet accident a toutefois le mérite de percer le métal et de découvrir en dessous… un astronef portant l’emblème de la planète Aquablue ! L’hypothèse se confirme donc que les habitants de cette planète ont rejoint la Terre, il y a sans doute des millions d’années. Dès lors, Nao retourne sur Aquablue et rivalise de diplomatie auprès des indigènes, afin qu’ils acceptent la présence d’une mission scientifique terrienne, durant quelques mois. L’objectif est d’étudier les similitudes génétiques entre les organismes terriens et aquabluiens. L’autorisation offre également à Nao de pouvoir rester sur le long terme auprès de sa femme Mi-nuee et de son fils Ylo. Ce qui va être découvert sera pourtant lourd de conséquences…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les années 90, les premiers tomes d’Aquablue avaient mis les éditions Delcourt sur les rails du succès, imposant Thierry Cailleteau et Olivier Vatine comme deux auteurs très prometteurs. Une brouille entre eux plus tard et Vatine était remplacé par Ciro Tota (au tome 5), puis par Siro (au tome 10), tandis que les scénarii de Cailleteau se dégradaient (nettement) question inspiration… Après une respiration salvatrice de 5 ans, une nouvelle équipe reprend donc cette série mythique de science-fiction, pour le plus grand bonheur des fans. Car oui, ô joie, la qualité est de nouveau au rendez-vous ! Régis Hautière rapatrie les protagonistes sur la planète Aquablue, mise en péril par des découvertes de grandes ampleurs, aux conséquences expansionnistes apocalyptiques. Cette accroche peut paraître un peu ronflante, néanmoins les enjeux sont cartésiens, cohérents et le propos a autant de profondeur que de potentiel. Hautière mène impeccablement scénario et dialogues, prouvant ainsi qu’il est « the right man in the right place » pour cette reprise. Notons au passage que le titre de ce tome 12 est particulièrement adapté : il fait sens aussi bien pour l’histoire, que pour la place éditoriale singulière de ce tome dans la collection. Surtout, le dessin de Reno subjugue littéralement, aussi bien sur les décors variés, parachevés, panoramiques, que dans les mouvements des personnages, tous respectueux et héritiers du character-design initié par Vatine. Le niveau de détail atteint par l’auteur (issu de l’animation 3D, et ça se sent !) sur ce tome est du jamais vu. Reno n’avait rien publié depuis le tome 1 de Valamon (en janvier 2007 ; une série qui n’aura hélas jamais de suite) et on comprend désormais pourquoi. Toutefois, faudra t-il attendre 5 ans pour avoir la suite d’Aquablue ?