L'histoire :
Malgré ses dix ans, Aristide ne ressemble pas vraiment aux autres enfants de son âge, il a le teint blafard, l’œil hagard et l’air absent. Ajoutez à ceci qu’il a même quelques cheveux blancs ! Tout ceci est en fait du à une seule et unique chose, il ne dort plus depuis déjà un long moment, car dès que la nuit tombe, dans l’ombre, se cachent d’horribles créatures aux crocs pointus et aux tentacules gluantes. Il passe ses nuits à les repousser, grâce à différentes lampes torches, mais il passe surtout pour un illuminé aux yeux de ses petits camarades. Ces derniers se moquent de lui, allant jusqu’à faire du petit garçon le thème principal de chansons. Pourtant, Aristide n’est pas un idiot, il est même beaucoup plus intelligent que le quidam, un véritable acharné de sciences ! Plus le temps passe, plus ses parents perdent patience en voyant le foutoir laissé par leur fils au petit matin. Ils décident donc de l’emmener voir un spécialiste, un psychiatre. Aristide lui raconte alors ce qu’il voit. Mais le médecin se contente de lui donner un traitement à base de cachets, que le petit garçon fait bien sûr semblant d’ingérer. Il se lance alors dans le projet de créer une machine capable de détruire ses monstres…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici une véritable surprise ! Avec une base de départ et une couverture pareilles, on aurait pourtant pu s’attendre à un titre sombre et violent… C’est avec plaisir que l’on découvre une histoire destinée aux plus jeunes, et d’ailleurs pas qu’à eux. Cet Aristide broie du noir nous raconte les méandres d’un petit garçon qui, dans les ombres de la nuit, voit des monstres pour le moins effrayants. Partie d’une idée assez simple, Séverine Gauthier nous fournit un scénario particulièrement efficace. On sent la montée en puissance d’Aristide qui, de peureux, devient un peu plus courageux. Si habituellement, ce genre de titre est assez caricatural, les rebondissements et le dénouement final sont bien vus et rendent la lecture captivante. Les dessins sont l’œuvre de Jérémie Almanza, un dessinateur jusqu’ici inconnu, mais qui devrait rapidement trouver une place dans le monde du 9e art. Un style atypique, des décors fouillés, une colorisation parfaite… En outre, les angles de vues sont originaux et restent parfaitement lisibles. Rater ce titre serait dommage, tant les lecteurs de tous âges se sentiront concernés par un scénario beaucoup plus subtil qu’il n’y paraît et par une empreinte visuelle marquante. Indispensable !